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Dossier « charisme » (4) : Une histoire des Mouvements

Il y a 18 ans, le Cardinal Ratzinger rappelait durant le 1er Congrès Mondial des Mouvements convoqué par Jean Paul II combien cette expérience était co-essentielle à l'Eglise. Pour comprendre cette dimension, penchons nous avec lui sur l'histoire tel qu'il la présente dans son texte du 28 mai 1998 « Les mouvements ecclésiaux et leur lieu théologique ».

Antoine : mieux vivre l'Évangile 

Selon le cardinal Ratzinger, le ministère des apôtres possédait un caractère universel. Peu à peu, la communauté chrétienne s’organisa de telle sorte que l’autorité de l’Evêque devint territoriale. Cet aspect nécessaire du développement de l’Eglise tant au niveau pratique que théologique comportait le risque de soumettre l’universalité de l’Eglise aux perspectives locales. Le Cardinal affirme donc : « Aussi est-il tout à fait logique qu'ait apparu, dans la vie de l'Église, dès le troisième siècle, un nouvel élément, que l'on peut désigner sans crainte sous le nom de « mouvement » : le monachisme. (…) L'impulsion déterminante donnée par Antoine, dont la figure historique se détache nettement, à nos yeux, au début du monachisme, est (…) la volonté de vivre toute la radicalité de l'intégralité de l'Evangile (…). L'exil dans le désert est une évasion de la structure soudée de l'Église locale, une fuite d'une vie chrétienne de plus en plus enlisée dans les soucis de la vie dans le monde, et le choix d'une imitation totale du Christ, sans "si" ni "mais". On voit alors émerger une nouvelle paternité spirituelle, qui certes n'a pas de caractère directement missionnaire, mais qui est complémentaire de celle de l'évêque et du prêtre par l'exemple d'une vie totalement inspirée par l'Esprit. »

Basile : une expérience originelle pour vivifier l'Église 

En structurant le monachisme, Saint Basile fut confronté à « la problématique à laquelle se savent confrontés aujourd'hui de nombreux mouvements. » Pour une part, il ne souhaitait pas fonder une communauté mais donner par sa règle de toute vie chrétienne. Le Cardinal commente : « Il en est ainsi au début de presque tous les mouvements aussi et surtout dans notre siècle. On ne recherche pas une communauté particulière, on recherche la vie chrétienne intégrale, I’ Église qui obéit à l'Évangile et qui en vit. » Ayant accepté l’épiscopat, il défend « la nécessité pour l'évêque de vivre personnellement au service du caractère charismatique et de l'unité interne de l'Église. » Il doit alors accepter « que le mouvement fondé pour l'imitation radicale du Christ ne soit pas totalement confondu avec I'Église locale ». Par ailleurs, sa communauté monastique était appelé à « vivifier l'ensemble de l'Église ». C’est pourquoi St Basile sera considéré comme « le patron, non seulement des ordres consacrés à l'enseignement et aux soins, mais aussi des nouvelles communautés qui ne prononcent pas de vœux » (selon Gribomont). Le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi conclut : « Il est donc clair que le mouvement monastique a créé un nouveau pôle de vie qui ne dépend, ni de la structure des communautés ecclésiastiques de l'Église post-apostolique, ni ne se confond entièrement avec elle mais, en réalité, est au milieu d'elle comme une force vivifiante, et constitue en même temps une réserve d'où peuvent émerger, pour le service de l'Église locale, des hommes de Dieu véritablement inspirés, dans une fusion toujours renouvelée de l'institution et des charismes. (…) »

Grégoire : le lien des mouvements avec le pape 

Le cardinal liste ensuite les grands mouvements qui ont influencé l’histoire de l’Eglise. Le premier d'entre eux est le monachisme missionnaire (entre 590 et 741) dont la principale figure est celle de Grégoire le Grand (590-604). Ce mouvement édifia « la nouvelle Europe, l’Europe chrétienne ». Cyrille et Méthode continueront ce même élan. Pour le cardinal, « à partir de tout cela, deux des éléments constitutifs de cette réalité que nous avons appelée "Mouvement " peuvent être nettement distingués. » Le premier de ces éléments est le rapport privilégié du pape avec les Mouvements. Loin d’être une preuve de sectarisme, ce lien indique une mission commune dont le souci est l’Eglise universelle plutôt que l’Eglise particulière. Ainsi « la Papauté n'a pas créé les Mouvements, mais a été leur soutien essentiel à l'intérieur de la structure de l'Église, leur pilier ecclésial. (…) Les mouvements, qui transcendaient les limites géographiques et structurelles des Églises particulières, ont marché, non par hasard, main dans la main avec la Papauté. » Le second élément reste l’expérience de saint Antoine, laquelle intègre désormais l’évangélisation dont la pauvreté et la liberté de la vie évangélique se révèlent alors des conditions fondamentales.

Thomas d'Aquin : le critère des Apôtres contre les réductions

Après avoir cité l’expérience de Cluny au dixième siècle, qui, « s'appuyant elle aussi sur la Papauté, obtint l'émancipation de la vie religieuse par rapport à la féodalité et au pouvoir des évêques, eux-mêmes seigneurs féodaux », le cardinal évoque les mouvements initiés par saint François et saint Dominique. Le Prefet  de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi développe alors « la polémique qui opposa Thomas d'Aquin aux prêtres séculiers de l'Université de Paris, lesquels se faisaient les défenseurs d'une Église locale refermée étroitement sur elle-même, et luttaient contre les mouvements d'évangélisation ». La vie totalement cloîtrée dédiée à la seule contemplation de Cluny évitait tout conflit avec l’Église locale, ce qui n’était plus le cas des nouveaux ordres de prédicateurs. Ayant recours à l’exemple du Christ, saint Thomas démontra que ces formes nouvelles étaient conformes à la vie monastique originelle dont le but n’était autre que de vivre l’Evangile. Il devenait clair que l’évangélisation était un aspect constitutif de la vie apostolique. Le Cardinal insiste : « Une idée étroite et appauvrie de l'Église, fondant de manière absolue la structure de l'Église locale, ne pouvait tolérer la nouvelle classe des prédicateurs qui, de leur côté, trouvèrent nécessairement leur soutien auprès de celui qui porte la charge d'un ministère ecclésial universel, auprès du Pape, garant de l’envoi missionnaire et de l'organisation de l'Église. Il était donc logique qu'à partir de là se développe à nouveau la doctrine de la Primauté de Pierre. »

L’éternelle nouveauté de l'Évangile 

Le futur pape évoque ensuite brièvement « les mouvements d’évangélisations du XVIème siècle » parmi lesquels se trouvent les jésuites, puis, les congrégations purement missionnaires du XIXème siècle dont l’envoi sur d’autres continents permit d’éviter « l'affrontement avec les organisations des Églises locales ». Celles-ci en reçurent au contraire des forces nouvelles : « grâce à l'élan en faveur de la diffusion de l'Evangile et du service de la charité dont elles étaient animées ».

Au XXème siècle, un élan de grande ampleur fut catalysé par le concile. Il s’agit des Mouvements Ecclésiaux (pour plus de détails, lire le chapire « Les charismes sont des fruits inespérés du concile » dans l'article suivant : Le charisme une nouveauté ?). C’est pour en rappeler la légitimité ecclésiologique que le Cardinal Ratzinger affirme : « Si nous considérons l'histoire de l'Église dans son ensemble, nous voyons clairement apparaître, d'un coté, un modèle ecclésial local, nécessairement marqué par le ministère épiscopal, et qui perdure à travers les siècles comme une structure de base. Mais il y a également, d'un autre côté, à travers l'histoire, des voies toujours nouvelles, des mouvements qui remettent continuellement en valeur le caractère universel de la mission apostolique et la radicalité de l'Évangile, et assurent aux Églises locales vitalité et vérité spirituelle. »

 
Cardinal Joseph Ratzinger, « Les mouvements ecclésiaux et leur lieu théologique », 
conférence donnée au cours du Congrès mondial des Mouvements ecclésiaux le 28 mai 1998.
 

 

Dossier Charisme : 

Article 1 : Qu'est-ce qu'un charisme ?
Article 2 : Le charisme est-il une nouveauté ? 
Article 3 : Pentecôte 2006
Article 4 : Une histoire des Mouvements
Article 5 : La maturité ecclésiale des Mouvements
Article 6 : La Congrégation pour la Doctrine de la Foi se prononce sur les Mouvements
Article 7 : Le lieu théologique des Mouvements 
Article 8 : L'appel pressant du pape Benoît XVI aux évêques
 
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9 Commentaires

  1. Bruno ANEL

    La naissance de certains "mouvements" (ce terme est-il adapté ?) semble provenir d'un rappel à l'ordre discret de l' Esprit pour ramener l'Eglise à l'évangile: Saint Bruno dédaigne l'archevéché de Reims qu'on lui propose pour fuir dans le désert de Chartreuse au moment où les évêques commencent à se comporter en seigneurs temporels. Saint François est chargé de "reconstruire l'Eglise qui est en ruine" au moment où celle-ci est à l'apogée de sa puissance politique. Saint Dominique préfère la prédication à la répréssion violente des hérésies.  Sainte Thérèse d'Avila "déchausse" le Carmel pendant que le Bernin fait ses colonnades; Saint Vincent de Paul s'occupe des déshérités et ouvre des séminaires au moment où les cardinaux font de la politique. Le curé d'Ars et le Père Chevrier sont en marge du clergé un peu mondain du Second Empire… On pourrait multiplier les éxemples . Les nombreux mouvements nés au XXe siècle doivent se poser la question  : et nous, qu'est-ce que nous apportons à l'Eglise comme fruits évangéliques ?

    1. Denis Cardinaux

      Le terme de « mouvement » me semble très adapté. Cette analogie désigne sous la plume du Cardinal un aspect de l’expérience même de l’Eglise qu’on ne négligera pas sans graves conséquences. 

      Beaucoup de personnes se retrouverons certainement dans la façon dont vous formulez votre dernière phrase. Si je la comprends bien, elle laisse entendre que l’Eglise est une réalité extérieure à ses membres et qu’il faut lui apporter quelque chose. Or le fruit évangélique c’est l’oeuvre de Dieu même. Et c’est dans la mesure où il est présent que l’Eglise est là. C’est donc parce que les fruits évangéliques sont présents que ces réalités sont des mouvements et qu’ils sont une part de la vie de l’Eglise. C’est sur ce fait qu’est fondée toute reconnaissance. 

      En outre, ce que nous enseigne ici le Cardinal Ratzinger, c’est de ne pas opposer les mouvements à l’institution dans un « ou / ou », mais bien plutôt de reconsidérer les deux dans leur complémentarité nécessaire. Car, comme le rappelle le catéchisme, l’Eglise vit sur trois fondements : la Parole, les sacrements (d’où procède l’institution) et les charismes (qui la vitalise).

  2. clement Imbert

    Je ne crois pas que les personnes que vous citez en exemple se soient posées formellement la question: et nous, qu'est-ce que nous apportons à l'Eglise comme fruits évangéliques ? Si nous repartons du "oui" de Marie comme point de départ de la vie chrétienne et donc de toute réalité ecclésiale, nous nous rappelons que le Seigneur ne donne pas un cahier des charges, un plan de travail, ou encore une série de fruits évangéliques qui manquent au listing de l'époque. Il donne quelques pistes qui apparaissent floues même à celui qui les reçoit. Il donne une semence appelée à grandir selon Son plaisir et notre disponibilité. Et Il donne une assurance : "Je suis avec toi! C'est mon oeuvre, ne crains pas, Duc in Altum". Les appels de l'Esprit sont certes discrets mais aussi très pressants pour celui qui les reçoit, surtout lorsqu'il s'agit de fonder quelque chose de nouveau.

    A chaque époque, revient la même objection : "pourquoi fonder, il y a déjà tant de choses dans l'Eglise?"

    L'unique réponse à cette question, qui est aussi réponse à la question que vous posez: c'est la naissance d'un peuple, aussi petit soit-il, qui atteste que le Christ s'est fait chair. Il est entré dans leur vie à travers un visage, à travers la communauté de plusieurs visages qui irradient la même lumière.

    La réponse à cette double question que nous pourrions donner pour Points-Coeur: 

    – c'est donc ces milliers de lettres aux parrains écrits par nos volontaires au long de ces 26 années, 

    – ce sont tous ces témoignages d'affection et de reconnaissance de tant de personnes visitées, consolées, renouvellées par leur amitié avec un membre de Points-Coeur,

    – ce sont les marque de reconnaissance de beaucoup d'évêques à travers le monde qui se réjouissent que leurs brebis soient rejointes là où ils ne peuvent pas toujours aller ;

    – enfin ce sont ces nombreuses vocations données à l'Eglise : des familles chrétiennes, des consacrés dans le célibat, des religieuses ou prêtres, dans et en-dehors de notre mouvement. 

    1. Bruno ANEL

      Les personnes que j'ai citées en exemple ne se sont sûrement pas posé la question de savoir ce qu'elles ont apporté à l'Eglise et elles ont toujours été dans une stricte obéissance par rapport à elle, y compris quand on leur a demandé d'aller dans une direction qui ne correspondait pas à leur intuition première. Elles ont agi sous la motion de l'Esprit et ce n'est qu'à posteriori qu'on peut se poser la question: pourquoi tel mouvement à tel moment ?. C'est à la lumière de ce regard historique et des fruits portés que les mouvements actuels peuvent réfléchir sur leur charisme propre.

      1. Denis Cardinaux

        Si les saints que vous citez ne se sont pas posée la question, pourquoi les mouvement devraient-ils le faire ? Si on ne peut voir qu'a posteriori l'inspiration de l'Esprit, pourquoi cette tâche reviendrait elle aux Mouvements ? N'est-ce pas contradictoire ? Je ne comprends plus votre propos. En revanche je saisis très bien votre invitation.

        En ce qui me concerne, je relis volontiers l'article de Mgr Hollerich où il évoque la question de l'obéissance en rappelant le chemin de St Ignace, la patience des jésuites, et le primat de la conscience (cf la discussion sur Newman que nous avons eue alors). Lorsqu'on lui pose la question "que diriez vous aux mouvments qui traversent des difficultés ? ", il répond : "De vivre dans l’obéissance à l’Eglise avec espérance et joie dans le cœur. Et le Saint Esprit a toujours beaucoup de patience. Nous sommes dans une culture de l’immédiateté, mais le Saint Esprit est patient. Parce qu’il veut changer le cœur de l’homme en profondeur. On sait qu’il met du temps à faire cela.  De plus le charisme est souvent un retour au fondateur. Il y a des ordres religieux qui ont des saints comme fondateurs, d’autres pas. D’autres auront des saints après la fondation, tout est possible. Mais il y a toujours un charisme des premières heures. C’est la même chose que dans une vocation personnelle. Il y a comme une grâce spéciale de la vocation, quand on est appelé au sacerdoce ou à la vie religieuse. Et aussi pour les mouvements, les ordres religieux. Il y a comme une grâce spéciale de la fondation de cette vocation collective.  Je prends l’exemple de mon propre ordre religieux : la Compagnie de Jésus n’a pas toujours vécu l’obéissance comme saint Ignace le désirait, ni la pauvreté. Donc si on veut une Compagnie de Jésus qui soit vivante, on doit retourner à Saint Ignace. Nous convertir pour retourner à la grâce de la fondation. La beauté c’est que dans un ordre ou un mouvement, les gens opèrent leur salut en même temps qu’ils vivent le charisme propre pour l’Eglise toute entière."

        http://terredecompassion.com/2015/10/15/mgr-hollerich-3-les-defis-a-venir-pour-leglise/

  3. bekeongle

    Si le Cal Ratzinger utilise le mot "mouvement ", il faut avoir de bonnes raisons d'en contester l'utilisation….Entreprise risquée ! D'autant que le mot suggère aussi que qqchose bouge, s'anime, porte plus loin, plus haut…Et que cela va pouvoir revitaliser ce qui tend à devenir figé, statique, risque qu'affronte toujours une " structure " qui peut garder un dynamisme interne mais qui souvent s'encroûte et perd son sel.

    Mouvements et structures se compénètrent, se nourrissent mutuellement  et l'on doit, l'on devrait, éviter de les mettre en opposition.

    C'est toute la problématique soulevée par ces articles qui sont emballants car ils nous obligent à sortir de nos querelles si stériles, si desséchantes.

    Ils montrent, à travers l'Histoire, que l'Eglise est une " structure" posée sur des Fondations qui ne faibliront jamais, animée par le Souffle de l'Esprit qui sans cesse redonne Vie, grâce, notamment, aux "mouvements".

    Et jamais je ne me poserai la question "Et moi, qu'est-ce que j'apporte comme fruits à l'Eglise" car ce serait, une fois de plus, évaluer mes gestes selon des critères mondains alors que me revient sans cesse la parole de Jésus : " Certains sèment, d'autres moissonnent."

    1. Denis Cardinaux

      Bonjour, Merci pour votre réponse très profonde. D'ailleurs le terme de Mouvement est intéressant. Des termes analogues ont été  souvent utilisés dans la période post conciliaire pour désigner l'Eglise et souligner un aspect devenus plus discret; : l'éternele nouveauté de l'Eglise, une vie insuflée par l'Esprit Saint qui se reçoit dans une communauté écclésiale (une compagnie, une groupe, une amitié, utilisez les termes que vous voulez), et qui nous met en "mouvement" vers des "lendemains qui chantent", si on veut bien comprendre cette expression dans le sens des louanges qu'adressent la communauté des anges et des saints au Créateur. :o)

      En ce sens, si le mot "Mouvement" sonne très "fonctionnel", à bien l'écouter résonner, il nous dévoile un aspect de la vie de l'Eglise : sens de l'incarnation, communauté de vie, partage, vie selon l'Esprit Saint, suite du Christ dans une compagnie, ouverture missionnaire, compassion, sens de l'accueil, valorisation de toute l'expérience. Autrement dit, comme le dit le futur pape : si les mouvments revitalisent l'Eglise, c'est qu'ils ne lui sont pas étrangers et qu'ils vivent de sa vie. 

  4. Bruno ANEL

    Je me demandais si le mot "mouvement" était pertinent parce que son utilisation pour désigner une communauté ecclésiale nouvelle est relativement récent. On parle à la fin du XIXe siècle  du "mouvement d'Oxford" pour désigner la conversion au catholicisme d'un certain nombre d'universitaires anglais à la suite de Newman. Mais il s'agit d'un mouvement informel qui s'inscrit dans le renouveau de la spiritualité qui marque cette époque.Pris dans son sens etymologique, le mot désigne une orientation nouvelle .

  5. Denis Cardinaux

    Vous avez raison de souligner que c’est à partir d’un fait récent qu’on désigne ces réalités historiques qui ne portaient pas ce nom auparavant. Mais ce qui est intéressant c’est de reconnaître dans ces « mouvements » contemporains, la même dynamique qui a animé l’Eglise au long des siècles. En définitive, ce que vous précisez, confirme que le mot est pertinent, car les réalités écclésiales suscitées par Dieu à travers saint Antoine, saint basile, saint François, saint Dominique, saint Ignace etc… étaient toutes à l'époque, des "orientations nouvelles"et relativement récentes qui ont conduis les contemporains à poser un regard plus profond sur l’Eglise.