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JMJ en Pologne : un cadeau pour le monde assoiffé de miséricorde

Alors qu’elle fête le 1050 ème anniversaire de son entrée dans le christianisme[1], la terre polonaise a offert aux jeunes du monde entier les figures de deux grands saints polonais, saint Jean-Paul II et sainte Faustine, parrains du grand rassemblement autour du Saint-Père sur le thème de la béatitude des Miséricordieux. A l’heure où l’actualité  semble la plus noire, à l’heure où se multiplient les attentats et où le mal semble déferler, le message de ces Apôtres de la Miséricorde est plus éloquent que jamais et nous invite à être vainqueurs du mal par le bien, faisant de ces JMJ un vrai cadeau pour notre monde qui a tant besoin de miséricorde.

La miséricorde divine, unique et ultime réponse au mal

Jean-Paul II avait l’intuition que seule la miséricorde pouvait être la lumière ultime, le phare brillant dans les ténèbres de notre époque : « Que nous apportent les années qui s’ouvrent à nous ? (…) Nous ne pouvons le savoir. Il est toutefois certains qu’à côté de nouveaux progrès ne manqueront pas, malheureusement, les expériences douloureuses. Mais la lumière de la Miséricorde divine, que le Seigneur a presque voulu remettre au monde à travers le charisme de Sr Faustine, illuminera le chemin des hommes du troisième millénaire » [2]

La miséricorde est la seule capable d’endiguer le flot du mal, du péché, de la souffrance : « La limite imposée au mal, dont l’homme est l’auteur et la victime, est en définitive la Divine Miséricorde. »[3]  Peut-être est-ce pour cela que cette année, quelques jours après les horribles attentats ayant secoués l’Europe, le chemin de croix des JMJ, chargé de recueillement, a pris  un relief si particulier ?  Dans la suite du Crucifié qui marche vers la mort librement se joue l’ultime réponse au mal. La miséricorde est un sommet que rien ne peut atteindre ni dépasser. Elle a le dernier mot, le mot final.

  Adam Chmielowski,1881, EcceHomo
 
 
« Tu t’es épuisé mortellement.
Ils t’ont mortellement détruit.
Cela s’appelle la Miséricorde.
Et pourtant tu es resté beau.
Le plus beau des enfants de l’homme.
Une telle beauté ne s’est plus jamais reproduite.
Oh, quelle beauté difficile !
Cette beauté s’appelle Miséricorde. »[4]

 

La mission de Sr Faustine, apôtre de la miséricorde, a été relayée par le Pape Jean-Paul II, qui l’a canonisée et a souhaité la diffusion de son message : celui de l’immense miséricorde de Dieu pour le monde. Il a d’ailleurs consacré le monde à la miséricorde divine, le 17 aout 2002, [5] confiant dans les paroles adressées par le Christ à Sr Faustine : « Je ne veux pas punir l’humanité endolorie, mais je désire le guérir en l’étreignant sur mon cœur miséricordieux » (Petit journal, 1588).

C’est dans ce contexte que le pape François disait aux jeunes, avant la rencontre des JMJ : «  Venez à Lui et n’ayez pas peur ! Venez pour lui dire du fond de votre cœur : « Jésus, j’ai confiance en toi ! Laissez-vous toucher par sa miséricorde sans limites pour devenir, vous aussi, à travers les œuvres, les paroles et la prière  des apôtres de la miséricorde dans notre monde blessé par l’égoïsme, la haine, et tant de désespoir. »

Pan Jezus Pięciorański

 

Devenir apôtre de la miséricorde, manifester la gratuité de l’amour

C’est bien à devenir missionnaires de la Miséricorde, que le Pape François a invité les deux millions de jeunes présents aux JMJ : « Chers jeunes, le Seigneur veut faire de vous une réponse concrète aux besoins et à la souffrance de l’humanité, il veut que vous soyez un signe de son amour miséricordieux pour notre temps. » car, explique t-il à un autre moment, « face au mal, à la souffrance et au péché, l’unique réponse possible pour le disciple de Jésus est le don de soi, y compris de la vie »

Le chemin de croix du vendredi invitait ainsi chacun à participer à cette miséricorde à travers  les 14 « œuvres de miséricorde »[6], déclinées le long  des 14 stations de la via crucis.

Voir le chemin de croix sur KTO en cliquant ici ou sur l'image : 

Le lendemain, Monseigneur Hollerich[7] rappelait aux jeunes luxembourgeois présents aux JMJ que cette miséricorde s’incarne d’abord dans la banalité du quotidien, invitant les jeunes à s’engager dans leur pays, leur ville, leur école. « La miséricorde se vit d’abord dans la vie quotidienne. La miséricorde, c’est tout simplement se dire : « Je suis intéressé par ceux qui vivent autour de moi » : aider celui qui a trop de travail, soulager celui qui est fatigué, consoler celui qui est triste. C’est le fait d’être attentif aux besoins des autres qui pourra changer le monde. Chacun est appelé à être missionnaire. Il y a beaucoup de solitude au Luxembourg. La solitude est la plus grande difficulté de notre pays. Ceux qui ne sont pas « productifs » sont marginalisés. Ce sont surtout les enfants et les personnes âgées, ceux qui sont « en dehors des circuits ». C’est là qu’il faut commencer. Avec les enfants et les personnes âgées, qui attendent toute la journée une visite qui ne vient pas ».  (Monseigneur Hollerich)

« Miséricordieux comme le Père » est le thème de l’année jubilaire de la miséricorde dans laquelle se sont inscrites ces JMJ : de fait, la miséricorde n’est-elle pas l’attitude qui exprime le plus notre filiation divine ? En cette année d’anniversaire de son baptême, la Pologne, en offrant au monde entier ces « JMJ de la Miséricorde », ne manifeste t-elle pas éloquemment  cette filiation ?  

 


[1] La Pologne s’est ouverte à l’évangile et est devenue chrétienne lors du baptême du Prince Mieszko 1er, en 966.

[2] Homélie du Pape Jean-Paul II pour la canonisation de sainte Faustine KOWALSKA, 30 avril 2000.

[3] Mémoire et identité, p 71.

[4] Poème de Karol Wojtyla, jeune prêtre, devant un Christ aux outrages.

[5] Lors de son voyage en Pologne en août 2002, le pape Jean Paul II a célébré la dédicace du nouveau sanctuaire de la Divine Miséricorde à Cracovie. Au cours de l’homélie, il a confié solennellement le monde entier à la Divine Miséricorde.

[6]  « Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, exhorter les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. » Pape François, Bulle Misericordiae Vultus, n. 15.

[7] Monseigneur Hollerich est archevêque du Luxembourg depuis juillet 2011.

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