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Le regard de moines bouddhistes sur les chrétiens

Le 10 Mai dernier, 5 moines bouddhistes thaïlandais sont venus rencontrer le Saint Père à Loppiano, cité pilote des Focolari, près de Rome. Très sensibles à l’atmosphère spirituelle, ils ont perçu en ces lieux une « harmonie particulière ».

Photo : © R. Orefice – CSC Audiovisivi (source)
 

Pendant leur visite au centre international des Focolari à Rome (mouvement éclésial fondé par Chiara Lubich), les moines bouddhistes ont été impressionnés par deux frères religieux, plus si jeunes, qui se sont mis à leur service. Ils disent percevoir en eux une lumière, une « harmonie », ou comme l'un d'entre eux l'exprimait « une voix unique à l'intérieur et à l'extérieur d'eux ».

Dans plusieurs de leurs rencontres avec des membres Focolari, ils ont remarqué « la lumière des visages » et « les sourires qui habitaient leurs yeux ». Le plus jeune s'exclama, après une rencontre : « cet enfant de Chiara Lubich a la même sourire que nous avons vu chez à Rome chez Castelli et Lucca, comment est ce possible ? »

La Thaïlande est un pays qui se comprend profondément par sa religion, le bouddhisme Theravada. Les nombreux moines ont une vie entièrement ordonnée à la méditation et n'ont plus d'attaches avec la vie mondaine. Les maîtres spirituels vivent ainsi dans un grand dépouillement, une bienveillance envers tout être qui les approche et une simplicité dans la manière d’être et de parler. La grande spiritualité de ce pays les rend très sensibles au rayonnement de la personne plutôt qu’à ce qu’elle peut dire. Ils sont attentifs à ce qui se dégage de ses mouvements, de son visage, au son et à la hauteur de la voix, à la lumière de la personne, ainsi qu'à sa simplicité : le fait qu’elle soit vraie et non affectée.

Ils ont été « retournés intérieurement » jusqu'aux larmes par l'arrivée du Pape François, ce qui est très rare chez des moines bouddhistes. Pris par la joie ambiante de recevoir le Saint Père, ils se sont avancés vers lui. Le traducteur, Luigi Butori, focolarino (personnes consacrés dans le mouvement des Focolari) ayant vécu presque 30 ans dans le Sud-Est asiatique, dut reconnaître que l'on n'avait pas trop besoin de lui puisque les moines et le Saint Père se comprenaient « de l'intérieur ».

En quelques mots concis, ils ont exprimé l'essentiel au Pape : « Saint Père, nous sommes des moines bouddhistes et nous sommes membres des Focolari : nous sommes fils de Chiara, nous avons étudié la spiritualité de l'unité de « maman Chiara » et nous voulons en vivre : aimer tout le monde, être premier à aimer, aimer immédiatement avec joie. Nous voulons vivre l'unité comme Chiara nous l'a enseigné, comme l'arc-en-ciel : différentes couleurs mais unies. Nous vous offrons cette écharpe thaïe afin que vous vous souveniez de nous ». Le Pape a agrée et sourit.

Voici le récit de leur voyage.

Puis l'un d'entre eux a ajouté très spontanément « merci pour tout ce que vous avez dit mais spécialement pour la manière dont vous marchez – c'est un signe d'amour et de paix que je vais emmener avec moi partout où j'irai ».

Plus tard, après la rencontre, il commentera : « un homme si important qui marche de manière si simple et s'assoit sur une simple chaise, c'est un choc pour moi. Ce n'est pas un hasard si nous l’avons rencontré : cela signifie que nous devons travailler ensemble pur le bien de l'humanité.

Loin des critères habituels se focalisant excessivement sur l'intellectuel, leur approche nous rappelle  la que nous sommes spirituellement fils et filles d'un père ou d'une mère, que nous sommes des êtres « habités », et que l'évangélisation ne peut se limiter à celle de la parole.

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