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Coupe du monde : savoir perdre, savoir gagner

Pourquoi Antoine Griezmann n’a pas manifesté de joie après avoir marqué contre l’Uruguay ce vendredi 6 juillet au cours du quart de final de la Coupe du monde de football ? Si beaucoup déplorent la perte de l’esprit sportif et regrettent que le championnat soit devenu un événement commercial, de beaux gestes sont pourtant offerts à notre méditation.

Après la défaite de l’Uruguay face à la France, c’est ce que la presse soulignait, s’interrogeant sur la manière avec laquelle Antoine Griezmann s’était comporté après avoir marqué le but qui assurait à son équipe une victoire certaine.

La nation (Argentine), rappelait qu’en un temps oublié, on ne célébrait pas un but marqué sur un penalty, l’équipe adverse étant alors, en quelque sorte, sans défense. Beau joueur, on se contentait d’enregistrer le score sans ajouter à la déconvenue des adversaires la manifestation d’une joie outrageante.

Ce n’est pourtant pas sur un penalty que Griezmann a marqué ce fameux but. Pourquoi n’a-t-il pas explosé de joie ? Et pourquoi a-t-il tempéré l’exultation de ses coéquipiers ? Etait-ce parce qu’il comprenait que le goal n’était pas le plus beau de sa carrière, l’excellent gardien uruguayen ayant fait un geste fautif alors que la balle se dirigeait sur lui ?

L’attaquant français de répondre : « c’était par respect pour mes amis uruguayen de qui j’ai tant reçu à mes débuts … ». Il expliquera : « j’ai rencontré beaucoup d’uruguayens durant ma carrière. J’ai beaucoup appris d’eux. Ils m’ont appris les bons et les mauvais côtés du football. C’est pour ça que je n’ai pas célébré ce but. »

À l’Atletico Madrid, Griezmann est aussi partenaire de ses adversaires du moment, José Gimenez et Diego Godin, ce dernier étant le parrain de sa fille, Mia, âgée de 2 ans.  « Diego est un grand ami, dit-il, je suis tous les jours avec lui dans le vestiaire et en dehors du terrain ». Personne ne lui aurait reproché de montrer de la joie en un tel moment, mais il se souvient de ses amis, dévoilant ainsi sa grandeur d’âme : « Je n’ai pas voulu célébrer sur le terrain, je suis très heureux mais aussi triste pour mes coéquipiers » a-t-il expliqué.

À Luis Suarez, l’attaquant du FC Barcelone qui, amer, avait du mal à reconnaître à Antoine Griezmann le droit de se considérer un peu uruguayen, on rappellera que si savoir perdre caractérise l’esprit sportif, savoir gagner en est le couronnement. Ainsi, le joueur français qui apprécie le maté (boisson sud-américaine) et parle un espagnol uruguayen a montré une autre manière de gagner : « Un gentleman du goal, affirmait La Nación, un joueur qui transcende le football, ce sport maltraité par les simulateurs et les profiteurs »..

Merci Antoine Griezmann d’avoir anobli le football par la délicatesse de votre cœur.

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