Home > Economie > Le métier du vin … un service

Le métier du vin … un service

« Mon métier : c’est être serviteur ! » Voilà la réponse pour le moins surprenante que nous avons reçue du gérant de la vigne du Domus Aurea : l’un des vins premium les plus reconnu du Chili. Jean-Pascal Lacaze, que nous sommes allé rencontrer à l’occasion des vendanges (celles de l’hémisphère sud), nous a partagé son regard sur le monde du vin.

Tout en admettant sans difficulté combien il est indispensable, pour son métier, d’être un homme d’affaire très professionnel, d’avoir d’excellentes compétences scientifiques et techniques et une vraie sensibilité artistique, il aime à le définir en premier lieu comme celui d’un serviteur : serviteur d’une tradition, d’un lieu, d’une liberté.

Un vigneron du domaine © Laurent Pavec

Servir une tradition, c’est prendre conscience de l’importance du temps, d’être patient, de respecter et d'accueillir le rythme qu’impose la nature. C’est reconnaître simplement que l’histoire de ce vignoble a commencé avant lui et continuera après. C’est être fidèle à cette tradition sans céder à la tentation des réussites immédiates qui sont, comme la mode, si éphémères. C’est dans cette patience et cette fidélité  par exemple, que les grands crus bordelais ont été façonnés. Ce n’étant qu’au service de « l’histoire du vignoble » que Jean-Pascal Lacaze conçoit sa fonction.

Il la pense aussi comme celle d’un serviteur du terroir. Son métier n’a d’autre sens que celui de révéler un lieu. « Le vin est l’expression d’une terre », insistera-t-il. Terre qu’il faut apprendre à recevoir, à «écouter» pour la « redonner » dans ce qui en sera le vin. Ce dernier se doit d’être principalement « le fruit de la vigne » et seulement dans un deuxième temps, celui du travail des hommes. Le travail réalisé ne cherche qu’à « traduire » ce que la récolte « dit ».

C’est enfin servir une vie : celle du vin. L’homme est d’abord là pour accompagner et non pour intervenir à partir de son propre projet préétabli. Il doit dans le processus de vinification comme « piloter » une vie, une liberté afin qu’elle naisse en plénitude.

Servir ! Voilà bien un mot peu à la mode ! Voilà bien un mot que l’on ne penserait pas trouver dans le monde du travail tant il est trop souvent opposé à compétitivité ou à réussite professionnelle. Et pourtant, pour le gérant de cette vigne, à n’en pas douter c’est bien ce regard sur le vin qui est la clef du succès de Domus Aurea, qui est aussi la source de la joie profonde qu’il vit dans son métier. N’y a-t-il pas là une vérité à retrouver… à méditer… un bon verre de vin à la main !

Lien sur le site du domaine Domus Aurea

Vignes du domaine Domus Aurea © Laurent Pavec

 

Vous aimerez aussi
Le chant de l’Epiphanie
La passion d’un vigneron : « accompagner sa vigne »
Que cherchent-t-ils dans les étoiles ?
Aconcagua Summit : la rencontre des enthousiastes