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Olga Sinclair : la couleur et la transparence de l’enfance

De Haifa Wakim.  

Olga Sinclair, fille du peintre panaméen Alfredo Sinclair, connu pour être le premier peintre d’art abstrait au Panama expose ses toiles cet été au Musée d'Art Marte au El Salvador.


© Carlos Rodriguez Mata (CAMARO27)

L’artiste, disciple fidèle à son père, nous livre quelques œuvres réalisées sur plusieurs années de recherche et de travail des couleurs et des formes. Beaucoup de transparence, de paix et de sérénité s’en dégagent, reflétant ce qui habite son âme. « Olga Sinclair a appris que le secret de la beauté apparaît seulement si l'on  montre la beauté avec amour, attention, intérêt et désir. C’est cela la base de sa création et la transparence qui caractérise son œuvre. »*

En visitant son exposition, nous voyons que les thèmes sont divers : la solitude, l’attente, la rencontre, les corps qui s’entrelacent. On peut reconnaître dans certaines de ces figures humaines la touche de Michel Ange à qui elle rend hommage. Par ailleurs, des tableaux de la vie quotidienne  semblent tirer notre œil de l’ennui de l'ordinaire pour l’introduire dans un regard neuf et chatoyant. Les fruits posés sur une nappe, sur une table, sont regardés dans leur essence même. La réalité est comme revêtue des couleurs les plus chaudes qui réveillent dans l’âme la nostalgie d’une humanité plus humaine. « La renommée d’Olga Sinclair réaffirme la justesse de sa conviction à savoir que la peinture est la redécouverte visuelle du monde telle  que la raison le connait déjà. »*

Certains tableaux portent la couleur d’un mystère et leurs formes abstraites nous invitent à les regarder et à les contempler. Ces œuvres ne s’arrêtent pas à l’objet mais l’ouvrent à une dimension transcendantale et spirituelle. Les influences de Francis Bacon, Giangrandi, les grands peintres hollandais du 17ème siècle, et certains peintres panaméens, l’ont conduite à découvrir son propre style. « L’affirmation dans la carrière d’Olga Sinclair est une formulation qui peut sembler difficile et douloureuse parce qu’elle laisse tomber le connu, l’apprécié, le commun, pour se diriger vers l’incertain, l’imprécis, l’infini. »*

A la fin de la visite de l’exposition, l’artiste nous laisse avec ces quelques mots : « Nous vivons dans un moment décisif de notre évolution : l’art… dans l’étape la plus importante de la vie humaine, peut être l’instrument qui permet à notre enfance de développer son potentiel maximal au point d’arriver à toucher le ciel avec ses mains ».


© Rodriguez Mata (CAMARO27)

 

*  José Manuel Springer. Critique et historien, Méxique 2009 dans le livre Olga Sinclair Obras/Works 1995-2005 

 

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