Home > Fioretti > Nous ne voulons rien d’autre que votre présence

Nous ne voulons rien d’autre que votre présence

d'Angie Berns     

Un an après l'ouverture du Point-Cœur à Varsovie, en Pologne, les volontaires recueillent les fruits d'une rencontre qui marqua la genèse du Point-Cœur et qui nous rappelle l'urgence d'une présence d'amitié pour tout Homme.

img_2655_site

Anna, volontaire polonaise © Points-Cœur

Le 5 novembre 2012 nous entrions dans le Point-Cœur pour la première fois. Notre quartier se compose de quelques maisons et de nombreuses usines. En voyant ce panorama, nous nous sommes demandés: Dieu veut-il réellement que nous soyons ici? Pour qui? Quelques jours plus tard, le père Konrad, vicaire de notre paroisse, nous proposa de descendre dans les canalisations pour visiter les gens qui y habitent. C’est ainsi que nous avons connu Arek. Il nous présenta tous ceux qui vivaient dans les canalisations, qui ils étaient, ce qu’ils faisaient. Il nous accompagna ensuite à la messe, s’assit à mes côtés et me dit: “Je sais que tu ne comprends pas le polonais, mais merci”. Puis vint une deuxième, une troisième et une quatrième rencontre… et chaque fois ils disaient la même chose:  “Merci les filles d’être venues. Nous ne désirons rien d’autre que votre présence”.

Au début du mois de juin, n’ayant aucune nouvelle de Arek, nous nous rendîmes à sa “maison”, il y avait une odeur très forte et nous découvrîmes son corps dans un état de décomposition avancée. Nous appelâmes la police, ils emmenèrent son corps et on ne sut rien de plus.

Les 1er et 2 novembre, tous les polonais vont au cimetière, c’est comme un grand pélerinage, on nettoie la tombe, dépose des fleurs, brûle des cierges et observe un moment de silence. Nous voulions aller nous recueillir sur la tombe d’Arek, mais n’ayant aucune information à son sujet, nous avons décidé d’aller à sa “maison”, là où nous l’avions vu pour la dernière fois. Tout était propre, il semblait que personne n’avait jamais vécu là. Nous avons allumé un cierge puis déposé là où nous avions trouvé son corps. C’est à ce moment qu’à l’endroit où était sa tête, nous avons découvert un vieux dépliant Points-Cœur décoloré. C’est alors que nous nous sommes dit: “Merci Arek pour ta présence, merci pour ton amitié, merci de nous avoir révélé la Présence de Dieu à travers ton amitié. Merci pour ce temps.”

 

Vous aimerez aussi
Élections en Pologne : où allons-nous ?
El Salvador, entre foi ardente et gangs
Cela vaut la peine d’assister à une béatification (II)
Cela vaut la peine d’assister à une béatification (I)