Si la douleur et la confusion provoquées par la tragédie de l'attentat contre Charlie Hebdo appellent dans l'immédiat à la compassion et au recueillement, déjà la question se pose des causes de cet acte. Il n'échappe à personne qu'au delà du parcours individuel suivi par les criminels, la question de la cause conduit nécessairement à interroger plus généralement l'Islam et notre rapport avec lui. Cette question n'est pas nouvelle, mais elle se pose pour la France avec une acuité sans précédent. C'est une question délicate en soi, rendue plus délicate encore par le climat de peur désormais attaché à cette problématique, climat qui tient en quelque sorte la raison ligotée, et conduit beaucoup à se réfugier dans la sécurité du "politiquement correct." Pour une part aussi, cette précaution un peu excessive est justifiée: on a peur de l'amalgame et on craint de condamner en bloc ou de diaboliser une religion qui produit par ailleurs en beaucoup des fruits authentiques de religiosité.
Modéré ou fondamentaliste, une distinction inadéquate
Modéré ou fondamentaliste. Voici la distinction que l'on brandit systématiquement pour se garder justement de cet amalgame, et tracer au sein de l'Islam une frontière entre "bons" et "mauvais" musulmans. Cependant, cette distinction me semble non seulement simpliste mais dangereuse. En effet, si être "fondamentaliste", dans une religion, signifie être fidèle aux fondements, alors un bon religieux est un fondamentaliste. Dans cette perspective, faire l'éloge des modérés, ce serait, semble-t-il, faire l'éloge des tièdes ou de ceux qui font des compromis avec le monde. Par ailleurs cette distinction ne trace qu'une frontière relative, quantitative, entre terroristes et bons musulmans (les uns sont très fidèles au Coran, les autres un peu moins), et par conséquent cela revient à affirmer que tout musulman se trouve comme sur une pente glissante qui conduit, par degrés presque insensibles, au terrorisme qui est à l'origine du massacre de la rédaction de l'hebdomadaire satirique.
La question n'est pas tant celle de la fidélité (plus ou moins grande) aux fondements de l'Islam, mais plutôt celle de la nature de ces fondements. En effet, le jihad, la guerre sainte, est un fondement de l'Islam, et le Coran est très explicite quant au fait que cette guerre n'est pas une guerre personnelle contre le péché, mais une guerre visant à éliminer les infidèles, c'est à dire les non musulmans, au premier rang desquels l'occident chrétien. Donc lorsque l'on dit qu'il serait bon que les musulmans condamnent explicitement l'attentat contre "Charlie", c'est certainement juste, mais c'est insuffisant. Il faudrait que les musulmans aillent plus loin et condamnent l'enseignement du Coran sur la "guerre sainte". Mais là on touche le cœur du problème, car reconnaître cela, c'est reconnaître que le Coran n'a pas été dicté à Mahomet par l'ange Gabriel, et par conséquent que ce fondement de leur histoire est mensonger ou hallucinatoire.
Le relation à l'Ecriture Sainte
Par mode de parenthèse, précisons que la théologie judéo-chrétienne d'une part et la théologie musulmane de l'autre diffèrent fondamentalement sur la question du rapport à l'Ecriture Sainte, et que de ce point de vue l'expression "religions du livre" crée une confusion sur un point fondamental. Juifs et chrétiens affirment en effet que les auteurs ont été inspirés et assistés par Dieu dans la rédaction des livres bibliques, mais d'une manière qui respecte leur personnalité et leur liberté. La Bible doit par conséquent être lue avec foi, mais aussi avec une raison active, qui cherche l'esprit au delà de la lettre. La lecture historico-critique, qui replace les textes dans leur contexte historique afin de mieux en comprendre les images, les mots, les intentions, est une pratique qui ne pose aucun problème pour juifs et chrétiens, de même que l'étude du "genre littéraire" qui invite à lire différemment, par exemple, un livre historique (l'Exode) et un livre poétique (le Cantique des Cantiques). "La foi appelle la raison", pour citer un vieil adage. En revanche, la théologie musulmane repose sur le fait que le Coran a été dicté littéralement à Mahomet, la lettre en provient donc directement de Dieu sans que l'instrument humain (Mahomet) n'ait sur elle aucune influence. Par conséquent il ne saurait être question de "genre littéraire" ou de "lecture historico-critique", mais seulement d'une soumission inconditionnée de la raison à la lettre du Coran. [1]
On comprend donc que critiquer l'enseignement du Coran sur le jihad, ou même en promouvoir une lecture spirituelle, non littérale, représente un changement de paradigme très profond pour l'Islam. [2] Critiquer les fondations, confesser que pour une part elles tiennent du mensonge ou de l'hallucination, cela ne conduirait-il pas à faire s'effondrer tout l'édifice, ou du moins à le fragiliser considérablement? Au contraire, l'Islam en ressortirait plus fort et plus libre, car seule la vérité rend libre. Ce travail de vérité permettrait en outre de rendre à l'Islam son véritable fondement: non pas une soi-disant révélation faite par l'Ange Gabriel à Mahomet (une affirmation absolument incompatible avec la révélation chrétienne), mais le "sens religieux" qui se trouve naturellement en tout homme, et qui, pour une large part, a trouvé un canal et une forme d'expression dans les traditions et les institutions de l'Islam, qui a produit tout au long de l'histoire des fruits magnifiques dans le domaine de la mystique, de la culture, et surtout dans tout ce qu'il y a d'authentique prière chez des millions de fidèles musulmans. Que les musulmans fassent la vérité historique sur Mahomet (comme les anglicans, qui depuis longtemps déjà relisent avec humour et détachement les affres de Henri VIII et ses affaires de cœur, à l'origine du schisme anglican), et tous ces trésors issus de la religiosité naturelle de l'homme demeureront comme le fondement solide et véritable de l'Islam.
Libérer la raison
Ce n'est donc pas la distinction quantitative entre "modérés" et "fondamentalistes" qui peut nous aider à sauver ce que l'Islam a de bon, mais plutôt une distinction qualitative entre un Islam qui libère la raison et un Islam qui la tient esclave de la lettre et, ultimement, du mensonge. Et du mensonge ne peut venir que la violence, puisqu'il faut sans cesse le justifier et le défendre contre toute intrusion de lumière et de vérité, sans quoi il s'effondre. [3] Il n'est pas surprenant que les moqueries de Charlie Hebdo contre Mahomet et le Coran aient déclenché une telle violence, car elles touchent au point le plus sensible et le plus fragile de l'Islam. Espérons que cette tragédie aide ceux pour qui l'Islam est l'expression d'une religiosité authentique (et non d'une idéologie qui, sous couvert de religiosité, cherche le pouvoir et la domination), espérons qu'elle les aide à entrer toujours davantage, individuellement et collectivement, dans une confession courageuse de la vérité qui rend libre.
Enfin, et puisqu'il est question de confession, à nous aussi, "l'occident", de faire la nôtre est de reconnaître que pour une part nous récoltons ce que nous avons semé. L'Islam avait réussi malgré tout à développer des formes plus pacifiques et à vivre en bonne entente avec ses voisins, chrétiens notamment. Si l'on assiste à l'explosion de cette cohabitation parfois séculaire (au Liban par exemple, et dans bien d'autres pays) et à la résurgence d'un Islam radical et militaire, c'est pour une part une conséquence de l'affadissement inversement proportionnel de notre propre civilisation. C'est l'analyse que fait notamment l'Islamologue Fares Gillon: "Face à la chute des anciens modèles occidentaux, les jeunes déracinés que nous avons produits cherchent à reprendre racine. Que certains se tournent vers l’Islam, comme vers un modèle qui leur semble traditionnel et producteur de sens, doit être compris comme une réaction au modernisme du déracinement culturel." [4] Le "problème de l'Islam" n'est pas uniquement celui de l'Islam, et il ne pourra être engagé sur la voie d'une solution que par une humble et courageuse confession, de part et d'autre, la confession étant la première et nécessaire étape d'une vraie renaissance.
A lire également sur Terre de Compassion: Qui nous gardera de la barbarie (Paul Anel, 08/09/2014)
NOTES
[1] La question du rapport entre foi et raison, et la différence fondamentale qui s’observe de ce point de vue entre Judaïsme et Christianisme d’une part, et Islam de l’autre, faisait l’objet du célèbre « discours de Ratisbonne », prononcé par le Benoît XVI le 12 septembre 2006. Faisant référence à un dialogue de l’empereur byzantin Manuel II Palaiologos avec un érudit persan à propos, justement, du jihad, le Pape identiait le nerf de l’argument, et le cœur du problème, dans le fait que l’Islam écarte la raison: « Pour la doctrine musulmane […] Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n’est liée à aucune de nos catégories, fût-ce celle du raisonnable." L'ampleur de la controverse déclenchée par ce qui, dans le discours du Pape, n'était qu'un point marginal développé en trois petits paragraphes, manifeste clairement que le Pape touchait là à un point juste et extrêmement sensible.
[2] Ce changement de paradigme n’est pas utopique, car il a existé à certaines époques, notamment vers la fin du premier millénaire. Cf. à ce sujet les propos à contre courant du Père Samir, sj, dans une interview récente. Ancien étudiant de Ratzinger, le Père Samir est un spécialiste de l’Islam. « Muslims did this in the Middle Ages: Avicenna, for instance, has a philosophical treatise on the so-called pleasures in heaven to explain that it cannot be physical pleasure. So they reinterpreted the Quran’s words on heaven’s pleasure a millennium ago, but, today, they developed with plenty of details all the so-called physical pleasures the mujahid [a Muslim engaged in the struggle to follow the path of Allah] will enjoy in heaven. It means that, now, they have regressed." Lire la totalité de l'entretien.[**]
[3] Sur le lien entre Islam et violence, nous renvoyons également à l'interview du Père Samir. Si toute religion ou tout mouvement peut être violent "par accident" (du fait de la violence de certains de ses membres par exemple, ou bien encore en conséquence de distortions idéologiques de celle-ci), l'Islam a un lien avec la violence qui est plus profond et touche à son essence, du fait des obscurités de sa genèse. "The main thing to note is that violence is an element of Islam. Violence is not an element of Christianity. When Christians were using violence in wars and so on, they were not following the Gospel, nor the life of Christ. When Muslims are using it, they are following the Quran and the sunnah and Mohammed’s model. This is a very important point."
[4] Lire la totalité de cet article sur le blog Philitt Sur cette question de la radicalisation comme réaction au relativisme, il faudrait également relire l'essai de Lévinas intitulé "La Philosophie de l'Hitlérisme." Il y explique que, dans le contexte d'une Europe post-Lumières, individualiste et désincarnée, l'hitlérisme avec sa proposition d'appartenance radicale offrait une réaction en quelque sorte naturelle, en cela qu'elle rendait à l'existence individuelle la possibilité de trouver un sens dans l'offrande de soi à quelque chose de plus grand (en l'occurence la race).
Sur le même sujet:
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merci Paul pour ce courageux article qui pose avec une grande clarté la place de l’Islam dans la Révélation (l’impossibilité que Dieu parle « de nouveau » après le Christ, Parole définitive de Dieu, accomplissement de la Révélation) mais lui donne sa noblesse d’être l’une des expressions du sens religieux (et non simplement le fruit d’élucubrations psychologiques d’un homme). Si l’Islam libère la raison à l’intérieur de leur foi, le chemin vers la Lumière (le Christ) se fera tout naturellement, ce à quoi beaucoup de musulmans aspirent inconsciemment… j’ai quelques visages d’amis musulmans qui ne demandent que cela.
Merci aussi de dire que le vide occidentale est une cause de cette radicalisation. C’est un appel qui est fait à l’Eglise de témoigner du Christ… là aussi le chemin sera long.
Merci Paul pour cette analyse très claire. On objecte souvent que l’Islam n’a pas d’autorité universellement reconnue pour donner une interprétation du Coran. Mais dans le christianisme, et plus précisément dans le catholicisme, ce n’est pas vraiment le magistère qui a pris l’initiative de la critique littéraire des textes bibliques. Elle a été amorcée par l’exégèse protestante au XIXème siècle. Chez les catholiques, ce sont les aussi les exégètes, notamment les dominicains de l’Ecole Biblique de Jérusalem sous l’impulsion du Père Lagrange, qui ont entrepris cette étude sous le regard suspicieux de Rome alors en pleine réaction anti-moderniste. Il faut attendre Pie XII pour qu’un feu vert prudent soit donné à la recherche exégétique: cela devenait urgent, compte tenu des recherches en cours sur la préhistoire et l’archéologie. Il précédera de peu la production débridée des années 60-70. De nos jours, la lecture de la Bible s’est répandue mais on dispose actuellement d’éditions bien annotées qui permettent au lecteur une information honnête. La prédication, axée sur le commentaire des lectures liturgiques depuis Vatican II, a fortement contribué à délivrer l’essence du message biblique.
Bravo, cet article a le mérite d’être clair et sans ambiguïté vis à vis de la religion musulmane et des fondamentalistes extrémistes que les médias Français voudraient faire passer pour des fous. Un petit stage dans les mosquées des divers continents, de divers pays musulmans ouvrirait peut-être les yeux de nos politiques et des journalistes.
Je ne pense pas que l’éxégèse ait eut besoin d’attendre la critique moderne pour interpréter ses textes. La Bible est déjà en elle même une auto-critique progressive de ce qu’elle dit: au fur et à mesure que s’approfondit la Révélation, le « message » de Dieu, la nature de Dieu et « la loi fondamentale » qui régit les hommes entre eux et avec Dieu se donne, pour atteindre sa perfection dans le Christ. En elle-même, la Bible, et les auteurs saints entre eux sont une « interprétation ». Ensuite, les Père, les Conciles, les saints, les théologiens de tous les siècles de l’Eglise ont interprété les textes saints. La méthode historico-critique n’est qu’une méthode parmi d’autres qui n’a de valeur que dans la grande Tradition de l’Eglise et dans une lecture de foi (ce que souvent elle oublie… cf. l’intro de Ratzinger à son « Jésus de Nazareth). Absolutiser cette méthode montre bien Ratzinger ne fera que rétrécir le message de Dieu, la Parole de Dieu.
Le Coran est tout autre chose: c’est un seul texte, d’un seul homme, d’une seule époque. Avec qui dialoguer? La raison? elle annihile la révélation de Mahomet (surtout si on emploie notre éxégèse historico critique, dans le Coran, rien ne correspond à l’histoire). Avec nos critères modernes? Ils sont bien piètres pour comprendre une religion… Avec les auteurs sages de l’Islam? Oui, pourquoi pas, mais qui pourra dire, ceci est l’Islam, ceci ne l’ai pas?
Nous sommes dans une impasse.
Fallait-il la tragédie du 7 janvier pour tirer cette leçon sur l’Islam?
On a pas assez souligné les propos tenus par le président égyptien Abdel Fattah al Sissi le 1er janvier dernier devant les imams de l’université Al Azhar du Caire : « Il est inconcevable que la pensée que nous tenons pour la plus sacrée (le coran, NDLR) puisse être la raison pour laquelle la communauté islamique entière est source d’anxiété, de danger, de meurtres, et de destructions pour le reste du monde . Cette pensée – je ne dis pas « religion, mais « pensée » – ce corpus de textes et d’idées que nous avons sacralisés au cours des ans au point qu’en faire le tri est devenu presque impossible, éveille l’hostilité du monde entier. Est-ce possible qu’un milliard six-cent millions de musulmans veuillent tuer le reste de l’humanité qui compte 7 milliards de personnes ? […]Je dis et répète à nouveau que nous sommes dans la nécessité d’une révolution religieuse. Vous, imams, êtes responsables. […]Le monde entier, je le dis de nouveau, le monde entier attend votre prochaine réforme […] » Ces propos sont relayés dans le journal « Le Monde » du 20 janvier par des intellectuels musulmans qui appellent à expurger le coran de ses sourates les plus violentes .
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« L’Islam avait réussi malgré tout à développer des formes plus pacifiques et à vivre en bonne entente avec ses voisins, chrétiens notamment. »
Je trouve ta lecture très optimiste tout d’un coup! Bref, les contre-exemples sont très nombreux tout au long de l’histoire.
En tout cas, il ne s’agit pas seulement du pb fondamental entre la la foi et raison. Il s’agit aussi d’un problème d’autorité. Si un iman sunnite change son interprétation du coran, il est à peu près sûr que sa communauté se divisera. Les sunnites n’ont pas cette culture de l’autorité. Regarde avec les évangélistes et les dérives très graves de certaines communautés notamment au Brésil.
Enfin, le déracinement spirituel de l’occident est un pb bien plus vaste et bien d’autres idéologies récupèrent des personnes en soif d’absolue. Que l’on pense déjà à Charlie Hebdo, aux écologistes, au New age, au « développement personnel » etc…
Mais ce déracinement permet aussi à l’homme moderne de prendre conscience de sa fragilité, porte d’entrée vers l’espérance. La religion catholique a un grand défi sur ce chemin pour montrer la force que permet la fragilité humaine.
Peut-on vraiment parler de » théologie » musulmane? Pour nos amis, Dieu, par nature, est inconnaissable : c’est une des raisons essentielles pour laquelle ils ne peuvent » critiquer » le Coran, reçu tel quel par le Prophète.
De même, l’on ne peut guère parler de » mystique » musulmane , à l’exception des Soufis et il faut relire » Le voyage du centurion » d’Ernest Psichari pour mesurer à quel point un athée comme lui, dans sa quête ardente de la Vérité, a pu approcher de très près, notamment à Meknès, cette sorte de » vide » qu’il ressentait dans la pratique des vieux musulmans qu’il voyait pourtant complètement adonnés à la prière.
Quant au fait de voir dans la méthode protestante le début d’une critique des Livres Saints, c’est bien réducteur tout de même ! Et d’ailleurs, la mentalité qui présidait à ce mouvement initié par Dibelius n’a guère tardé à dérailler sous l’influence des successeurs qui ont carrément dit n’importe quoi : si vous n’avez jamais entendu parler du « Jésus Séminar », vous apprendrez de ces gens qui sont » intelligents » que, parmi les paroles prononcées par Jésus dans le Notre Père, leur application de la méthode historico- critique les avait amenés à comprendre, et ce, de façon certaine…., que les seuls mots que l’on pouvait mettre dans la bouche du Seigneur étaient » Notre Père » ….et que tout le reste n’était que rajout !!! heureusement que ces gars là sont arrivés !!!! du coup, ma prière va beaucoup plus vite ….
» Seigneur, Père, je te remercie ! Ce que tu as caché aux sages et aux savants, c’est aux tout- petits que tu l’as révélé »
La critique des textes sacrés a commencé dès le début, évidemment sous la seule forme herméneutique, mais c’est précisément cela qui rend la tâche impossible pour les musulmans, c’est qu’ils ne peuvent disposer que des instruments de la raison et que cela leur est justement » haram » c’est-à-dire » interdit » ( boko haram = livres interdits …../ halal = permis )
Cette raison, justement a été l’apanage des premiers commentateurs chrétiens qui n’ont guère eu de mal à montrer à quel point le Coran était critiquable et les hadiths, encore plus.
Le bienheureux Raymond Lulle qui parlait arabe et connaissait bien le monde arabo- musulman, avait, pour sa part, formulé un jugement sans appel : pour lui, l’Islam n’était qu’une hérésie chrétienne. Il a vécu au 13eme siècle….
Certes, la méthode historico-critique a acquis ses lettres de noblesse et Benoît XVI en a rappelé tous les mérites : elle demeure pour nous aujourd’hui un instrument qui permet d’approfondir sans cesse la Parole de Dieu, de dégager, selon les nécessités historiques, le trésor caché contenu dans les Livres Saints, mais en se méfiant de la » folle du logis » qui fait vraiment dire n’importe quoi à certains ….
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