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« Donne-moi le Nay (flute libanaise) et chante », Lhasa de Sela rappelle au Liban sa grâce et sa vocation

Depuis plus d’un mois, les libanais crient leur douleur, manifestent sur la place des martyrs au centre ville de Beyrouth : ce sont des cris, des slogans, de la colère, chacun à sa façon réagissant devant les poubelles qui s’entassent dans les rues, la carence d’un président de la République, l’absence d’eau et d’électricité depuis la fin de la guerre il y a 25 ans, l’insécurité dans les rues, le désaccord entre les partis politiques.

En hommage à ses racines, Lhasa de Sela, artiste canadienne, avait chanté cet hymne à la beauté de Gibran Khalil Gibran comme réponse aux souffrances de ce pays. Elle affirmait, non sans émotion : « Mon arrière grand-père est libanais, j’ai grandi en le voyant chanter avec sa musique, son histoire. Et tout cela m’a donné envie à mon tour d’aller visiter le Liban ».

Cette chanson de Feiruz, si chère aux libanais, leur parle sans cesse de la grâce et de la vocation de leur pays. Cette vocation à la joie de vivre et à l’émerveillement devant la beauté de la Vie, malgré ses difficultés et ses épreuves.

Voici des extraits  des paroles de cette chanson, et de la vidéo :

 

Donne moi le Nay et chante, car le chant est le secret de l’existence.
Le son du nay demeure après que tout soit disparu
.

As-tu comme moi, fait de la forêt ta demeure et déserté les palais,
Suivi ses rivières et escaladé ses rochers ?

T’es-tu baigné de son parfum et imprégné de sa lumière ?
As-tu bu le nectar de son aube ?

As-tu comme moi, contemplé au crépuscule, dans les bras de la vigne,
ses grappes qui pendent comme des lustres d'or ?

T’es-tu la nuit couché sur son herbe
et pris son ciel comme couverture,
ivre de toute sa beauté,
ne t’inquiétant plus pour le futur, oubliant le passé ?

Donne-moi le Nay et chante,
oubliant toute douleur et tout remède.

Comme Lhasa, Jana Younes, une danseuse professionnelle, a voulu aussi crier sa douleur, à travers sa passion : la danse. Ainsi, au cœur des affrontements entre les manifestants et l'insécurité générale, elle est descendue dans la rue, danser devant les poubelles, comme pour rappeler aux hommes politiques et au peuple, que même dans les situations les plus difficiles, le chant et la danse resteront toujours leurs armes pour choisir la Vie, la beauté et l’émerveillement. Notre cœur désire profondément la beauté et il a la liberté de la choisir en toute circonstance. C’est bien cela qui le sauve du désespoir.

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1 Commentaire

  1. bekeongle

    Superbe poème qui vous prend aux tripes ! et cette chanteuse nous fait vraiment vibrer avecune voix qui vient du fond de son être, sans effets particuliers, mais à la fois si féminine et légèrement gutturale : magnifique ! sans oublier son expression si éloquente, ce que permet d'apprécier le gros plan video.

    Bravo ! 

    Encore ! 

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