Home > Littérature > L’Amande, l’amandier
Un grand répons proclamait : "Bienheureuse es-tu Vierge Marie, qui as porté le Seigneur, le créateur du monde. Tu as donné naissance à Celui qui t'a faite et tu restes vierge pour l'éternité." Le monde peut bien craquer de toute part, nul n'effacera l'Évènement, nul n'empêchera cet espace d'amour d'exister pour l'éternité : ces bras qui porteront le cœur du monde, notre refuge ! Avant d'écarquiller nos yeux inaccoutumés devant la Lumière d'en haut, respirons ces derniers instants du mystère de l'attente. 
 
 
 
 
L'Amande, l'amandier
 
 
Il est là, dans les chairs traversées de lumière,
Surgence de l’Esprit dans l’essor des membranes,
Où l’oreille collée au cœur qui s’accélère
Entends battre la nuit. Mais depuis la lumière
Jusqu’au fond sans conscience où l’écho de sa chair
A celui de la mer répond des coups égaux,
Les surgeons d’une voix touchaient sous la paupière
Un cœur où se formait la matière des mots.
 
Entends se dilater la pupille mariale
Et ses doigts retenir la corde de l’aurore
Afin qu’aux pur silence, à l’orgue de son corps,
Repose l’amandier des jardins à venir.
Oui, ce corps est musique aux confins de la nuit,
Toute harmonie surgie dans l’abandon parfait
Des yeux à la lumière. Oui, les doigts de Marie
Qui frôlaient de l’éther ont fait bruire la nuit.
 
 
DC
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