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L’Église Grecque Catholique d’Ukraine entre déception et espérance malgré tout

Interview de Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk primat de l’Église Grecque Catholique d’Ukraine. Contrairement à l’enthousiasme général, les Grecs Catholiques d’Ukraine se sentent trahis par Rome. Ombres et lumières de la rencontre entre le Pape François et le Patriarche Cyrille.


Sa béatitude Sviatoslav Shevchuk, primat de l’Église Grecque Catholique d’Ukraine

 

La rencontre de Cuba, vendredi dernier, est un événement majeur de la vie de l’Église. Si le monde entier et les chrétiens, catholiques comme orthodoxes, manifestent un grand enthousiasme, les fidèles et les responsables de l’Église Grecque Catholique d’Ukraine (UGCC) sont plus circonspects, voire même blessés par certains aspects de la Déclaration commune. Afin de chercher pour notre part à vraiment comprendre la situation, nous publions ici l’interview complète de Sa Béatitude Sviatoslav Schevchuk, primat de l’UGCC. Il s’agit d’écouter jusqu’au bout ce que nos amis ont à dire à toute l’Église. Dans les jours qui viennent, nous publierons d’autres éléments pour approfondir notre jugement.

Votre béatitude, pouvez-vous nous partager vos impressions à propos de la rencontre entre le Pape François et le Patriarche Cyrille. Que pouvez-vous dire de la Déclaration commune qu’ils ont signée ?

De par notre expérience, depuis de nombreuses années, nous pouvons dire que lorsque le Vatican et Moscou organisent des rencontres ou signent des textes communs, il est difficile d’en attendre quelque chose de bon. Je vais parler tout d’abord de la rencontre du Saint Père avec le Patriarche Cyrille, et puis je commenterai le texte de la Déclaration.

Tout le monde s’est immédiatement rendu compte, en particulier à partir des discours après la rencontre, que les deux parties se situaient sur deux plans complètement différents, et poursuivaient des objectifs différents. Sa Sainteté le Pape François a voulu regarder l’expérience de cette rencontre avant tout comme un événement spirituel. Il a introduit ses remarques en constatant que nous, Catholiques et Orthodoxes, partageons un seul et même Baptême. Dans la rencontre, il a cherché l’Esprit Saint et reçu son aide. Il a souligné que l’unité des Églises peut être accomplie lorsque nous cheminons ensemble sur le même chemin. Du côté du Patriarche de Moscou, il a été tout de suite évident qu’il ne s’agissait pas de parler de l’Esprit, ni même de théologie, ou encore des questions religieuses actuelles. Pas de prière commune, mais un accent mis sur des phrases officielles à propos du « destin du monde », et puis le choix de cet aéroport comme un lieu neutre, c’est-à-dire d’un environnement non ecclésial. L’impression qui en est ressortie fut que les deux hommes se situaient dans deux mondes parallèles. Ces deux réalités se sont-elles touchées pendant la rencontre ? Je n’en sais rien, mais, dans le domaine mathématique, deux lignes parallèles ne se rejoignent jamais.

Pour ma part, je suis plein d’une authentique admiration, de respect et aussi d’un certain émerveillement devant l’humilité du Pape François, un vrai « serviteur souffrant de Dieu », qui cherche une seule chose : à rendre témoignage à la Parole du Christ devant l’humanité aujourd’hui, à être dans le monde, tout en restant du Christ, à avoir le courage de « n’être pas de ce monde ». J’invite donc tout le monde à ne pas se précipiter pour le juger, et à ne pas se limiter au niveau de la réalité de ceux qui attendent seulement un résultat politique à cette rencontre, et veulent exploiter l’humilité du Pape à leurs propres fins, et à n’importe quel prix. Si nous n’entrons pas dans la réalité spirituelle du Saint Père, et ne discernons pas avec lui l’action de l’Esprit Saint, nous allons rester emprisonnés par le prince de ce monde et ses disciples. Et alors, ce qui s’est passé [à Cuba] deviendra pour nous un simple fait divers, mais jamais une vraie rencontre qui aura eu lieu.

À propos de la Déclaration commune : en général, elle est positive. Elle a soulevé des questions qui concernent ensemble les Catholiques et les Orthodoxes et cela ouvre de nouvelles perspectives de coopération. J’encourage tout le monde à voir ces éléments positifs. Cependant, les points qui concernent l’Ukraine en général et l’UGCC en particulier soulèvent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses.

Il a été officiellement mentionné que ce document a été le fruit d’un effort commun du Métropolite Hilarion, du côté orthodoxe, et du Cardinal Koch avec le Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens, du côté catholique. Pour un document qui avait l’intention de n’être pas théologique, mais essentiellement social et politique, il est difficile d’imaginer une équipe plus faible que celle-ci. Le Conseil Pontifical est compétent sur les questions théologiques en relations avec les différentes Églises et communautés Chrétiennes, mais n’a pas d’expertise sur les questions de relations internationales, et tout particulièrement sur les questions délicates comme l’agression russe en Ukraine. Ainsi, l’intention du document dépassait visiblement la capacité de ses auteurs. Cela a été exploité par le Département des Affaires Extérieures de l’Église Russe Orthodoxe qui est, avant tout, l’instrument de la diplomatie et de la politique extérieure du Patriarcat de Moscou. Je voudrais remarquer que, comme responsable de notre Église, je suis un membre officiel du Conseil Pontifical pour l’Unité des Chrétiens, nommé par le Pape Benoît XVI. Cependant, personne ne m’a invité à exprimé mes pensées, et donc, comme cela a déjà eu lieu dans le passé, ils ont essentiellement parlé de nous, sans nous, et sans nous donner voix au chapitre.

Peut-être que le Nonce Apostolique peut m’aider à comprendre les « points obscurs » de ce texte et peut expliquer la position du Vatican sur des aspects qui, selon nous, n’ont pas été formulés clairement.

Pourtant, le paragraphe 25 de la Déclaration parle avec respect des Grecs Catholique et affirme que l’UGCC est essentiellement reconnue comme un sujet des relations entre l’Église Catholique et les Églises Orthodoxes.

C’est vrai, vous avez raison. Ils ne semblent plus s’opposer à notre droit d’exister. En réalité, pour exister et pour agir, nous ne sommes pas tenus de demander la permission à qui que ce soit. La nouvelle caractéristique ici, vient du fait que la Déclaration de Balamand de 1993, que le Métropolite Hilarion utilisait jusqu’à maintenant pour nous refuser le droit d’exister, est maintenant utilisée pour l’affirmation de ce même droit. Se référant au rejet de « l’uniatisme » comme méthode pour unifier les Églises, Moscou a toujours demandé au Vatican un bannissement virtuel de notre existence et une limitation de nos activités. De plus, cette exigence était posée comme condition préalable, sous la forme d’un ultimatum, à la possibilité d’une rencontre entre le Pape et le Patriarche. Dans le passé, nous avons été accusés « de nous étendre sur le territoire canonique du Patriarcat de Moscou » et désormais notre droit d’attention pour nos fidèles, partout où ils sont dans le besoin, est reconnu. J’imagine que cela concerne toute la Fédération Russe, où nous n’avons pas à ce jour la possibilité de jouir d’une existence libre et reconnue légalement, ainsi que le territoire annexé de la Crimée, où nous avons été « ré-enregistrés » selon la législation russe, et avons été liquidés dans les faits.

Ce changement d’accent est cependant réellement positif, bien que rien d’essentiellement nouveau n’ait été dit. La reconnaissance du fait que « Orthodoxes et Gréco-Catholiques ont besoin de se réconcilier et de trouver des formes de coexistence mutuellement acceptables » est encourageante. Nous avons parlé de cela depuis longtemps et, autant le Cardinal Myroslav Lubachivsky que Sa Béatitude Lubomyr se sont souvent adressés à nos frères orthodoxes dans ces mots, mais sans jamais recevoir de réponse. J’espère par ailleurs que nous serons capables de renforcer des relations bilatérales avec l’Église Orthodoxe Ukrainienne (UOC), avançant dans cette direction sans interférence de la part de Moscou.

Quel commentaire feriez-vous de cette partie de la déclaration : « Nous exhortons toutes les parties du conflit à la prudence, à la solidarité sociale, et à agir pour la paix. Nous appelons nos Eglises en Ukraine à travailler pour atteindre la concorde sociale, à s’abstenir de participer à la confrontation et à ne pas soutenir un développement ultérieur du conflit » ?

En général, j’aimerais dire que ce paragraphe 26 de la Déclaration est le plus controversé. On en retire l’impression que le Patriarcat de Moscou est, ou bien borné au point de refuser d’admettre qu’il fait partie du conflit, c’est-à-dire qu’il soutient ouvertement l’agression de la Russie contre l’Ukraine, et, qu’au passage il bénit les actions militaires de la Russie en Syrie comme « une guerre sainte », ou bien qu’il en appelle à sa propre conscience, s’invitant lui-même à cette prudence, cette solidarité sociale, et cette construction active de la paix. Je ne sais pas !

Le mot lui-même de « conflit » est obscur ici, et semble suggérer au lecteur que nous avons affaire à une « guerre civile » plus qu’à une agression extérieure de la part d’un État voisin. Aujourd’hui, il est largement reconnu que si des soldats n’avaient pas été envoyés depuis la Russie sur le sol ukrainien, et n’avaient pas fourni de puissantes armes, si l’Église Russe Orthodoxe, plutôt que de bénir l’idée du « Russkiy mir » (le monde russe), avait soutenu l’Ukraine reprenant le contrôle de ses propres frontières, il n’y aurait pas eu ni d’annexion de la Crimée, ni de guerre du tout. C’est précisément ce genre de solidarité sociale avec le peuple ukrainien et la construction active de la paix que nous attendons de la part des signataires de ce document.

J’aimerais exprimer quelques remarques à propos de la phrase qui encourage les Églises en Ukraine « à travailler pour atteindre la concorde sociale, à s’abstenir de participer à la confrontation et à ne pas soutenir un développement ultérieur du conflit ». Les Églises et les organisations religieuses en Ukraine n’ont jamais encouragé la guerre, et ont constamment travaillé dans le sens de la paix et de l’harmonie sociales. Pour s’en convaincre, il suffit de s’intéresser aux questions soulevées par les appels du Conseil d’Églises de toute l’Ukraine et des Organisations Religieuses [All-Ukrainian Council of Churches and Religious Organizations] durant les deux dernières années.

Au lieu de cela, l’appel à ne pas participer aux protestations, et à ne pas soutenir leurs développements pour quelque raison que ce soit, me rappelle fortement les accusations du Métropolite Hilarion qui a attaqué la position des « schismatiques ukrainiens et des uniates », nous accusant pratiquement d’être responsables de la guerre dans l’Est de l’Ukraine, et regardant en même temps notre position citoyenne, qui est fondée sur l’enseignement social de l’Église Catholique, comme un soutien pour un seul des deux « camps participant au conflit ».

C’est pourquoi je voudrais préciser ce qui suit : l’UGCC n’a jamais soutenu ni promu la guerre. Cependant nous avons toujours soutenu, et continuerons de le faire, le peuple d’Ukraine ! Nous n’avons jamais été du côté de l’agresseur ; et sommes restés au contraire avec notre peuple alors qu’il était sur la place Maidan, alors qu’il se faisait tuer par les tenants du « Russkiy mir ». Nos prêtres n’ont jamais pris les armes, au contraire de ce qui s’est passé de l’autre côté. Nos aumôniers, comme des artisans de paix, ont souffert le froid glacial avec nos soldats sur le front et, de leurs propres mains, ils ont ramené les blessés du champ de bataille, séché les larmes des mères qui ont pleuré leurs enfants morts. Nous prêtons attention aux blessés et à ceux qui ont souffert du combat, sans considération de leur origine nationale, de leur religion ou de leurs opinions politiques. Aujourd’hui, comme jamais, les circonstances sont telles que notre nation n’a pas d’autre protection ou refuge, que ceux qui lui sont donnés par l’Église. Et c’est précisément la conscience pastorale qui nous appelle à être la voix d’un peuple, pour réveiller la conscience de la communauté chrétienne dans son ensemble, même lorsque cette voix n’est pas comprise ou méprisée par les responsables des Églises aujourd’hui.

Votre Béatitude, est-ce que le fait que le Saint Père a signé un tel document, imprécis et ambigu, ne va pas miner le respect que les fidèles de l’UGCC ont pour lui, étant donné que l’unité avec le successeur de Pierre fait intégralement partie de son identité.

Assurément, ce texte a provoqué une profonde déception parmi de nombreux fidèles de notre Église, et parmi les citoyens d’Ukraine. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ont pris contact avec moi à propos de cela, et qui m’ont dit qu’ils se sentaient trahis par le Vatican, déçus par les demies vérités de ce document, et même qu’ils y voyaient un soutien indirect du Saint Siège pour l’agression russe contre l’Ukraine. Je peux évidemment comprendre ces sentiments.

Et pourtant, j’encourage nos fidèles à ne pas dramatiser cette Déclaration et à ne pas exagérer son importance pour la vie de l’Église. Nous avons plus d’une fois fait l’expérience de ce genre de document, et nous survivrons à celui-là tout autant. Nous avons besoin de nous rappeler que notre unité et notre pleine communion avec le Saint Père, le Successeur de l’Apôtre Pierre, n’est pas le résultat d’un accord politique ou d’un compromis diplomatique, ni ne dépend de la clarté d’une Déclaration commune. Cette unité et cette communion avec le Pierre d’aujourd’hui, c’est une question liée à notre foi. C’est à lui, le Pape François, et à chacun de nous aujourd’hui que le Christ s’adresse dans l’Évangile de Luc : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères ».

C’est pour cette unité avec le Siège Apostolique que les Martyrs et les Confesseurs de la Foi de notre Église du vingtième siècle ont donné leur vie, la marquant du sceau de leur propre sang. Alors que nous commémorons le 70ème anniversaire du pseudo-synode de Lviv, recevons d’eux la force de ce témoignage, et de leur sacrifice qui, à notre époque, apparaît parfois comme la pierre d’achoppement, comme la pierre que les bâtisseurs de relations internationales rejettent fréquemment, et qui est pourtant justement ce roc de la foi de Pierre dans le Christ, dont le Seigneur va faire la pierre angulaire de l’avenir de tous les chrétiens. Et cela sera une « merveille à nos yeux ». 

Source : http://news.ugcc.ua/en/interview/two_parallel_worlds__an_interview_with_his_beatitude_sviatoslav_75970.html

 

[Trad. VB]

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3 Commentaires

  1. Thibault

    admirable lucidité de ce prélat qui met des mots sur l'incompréhensible malaise de certains passages de la déclaration commune entre Kirill et François.

    merci pour cette si belle phrase: Nous avons besoin de nous rappeler que notre unité et notre pleine communion avec le Saint Père, le Successeur de l’Apôtre Pierre, n’est pas le résultat d’un accord politique ou d’un compromis diplomatique, ni ne dépend de la clarté d’une Déclaration commune. Cette unité et cette communion avec le Pierre d’aujourd’hui, c’est une question liée à notre foi.

    Voilà pourquoi "l'uniatisme" ne peut pas être perçu seulement comme une offense au monde orthodoxe. C'est avant tout un acte de foi qui nous rappelle le retour de certaines communautés anglicanes sous le Pontificat de Benoit XVI.

  2. Bruno ANEL

    La fondation d'une église grecque-catholique dans l'ouest de lactuelle Ukraine remonte au XVIème siècle. Elle est peut-être le fruit d'un désir sincère d'union avec Rome, mais aussi la conséquence des rivalités qui opposaient depuis dix siècles dans  l'est européen les missionnaires venus du sud (Byzance) à ceux venus de l'ouest (Rome) .Conséquence aussi des rivalités qui ont opposé les empires russes, allemands et austro-hongrois, dont la dernière grande secousse fut le glissement de la Pologne vers l'ouest au lendemain de la seconde guerre mondiale: glissement qui entraina l'annexion de la région de Lviv, historiquement polonaise, par l'URSS qui l'intégra dans l'Ukraine, pendant que la Pologne récupérait à l'ouest les Sudetes  allemandes, au prix du déplacement de 3 millions de personnes. L'archevêque Schevshuk oublie de mentionner que le déplacement en 2005 de son siège épiscopal de Lviv, ville historiquement polonaise,, où vivent la majorité des catholiques, vers Kiev avec l'approbation de Benoît XVI fut considéré comme une provocation par le patriarcat de Moscou qui voit la capitale de l'Ukraine comme le berceau de l'orthodoxie russe. Le christianisme orthodoxe étant trés sensible aux problèmes de frontières et de juridiction, ce transfert fut une grande maladresse. Il convient  de remarquer que dans la déclaration commune, Kyrill reconnait pour la première fois le droit à l'éxistence de l'église grecque-catholique en Ukraine: déclaration qui n'efface pas les affrontements passés (le rattachement de force des grecs-catholiques à l'Eglise orthodoxe par Staline en 1946) et ne résout pas le problème de la restitution des biens confisqués alors. Mais c'est un premier pas.Il convient de ne pas observer la situation trés complexe de cette région d'un point de vue catholique trop unilatéral.

  3. bekeongle

    Etonnante, cette interview, qui montre à quel point les conflits qui ont déchiré les Uniates depuis le début de leur existence,continuent à exercer sur eux une emprise qui empêche une lucidité qui devrait être dictée pourtant par les évènements eux-mêmes.

    Je veux parler de la guerre qui a été déclenchée sur le Maïdan, non pas du tout par la Russie, comme il le soutient (les preuves sont suffisamment nombreuses et éloquentes) mais bien par le camp atlantiste !

    Or il n'en dit mot, ce qui montre que lui non plus ne peut s'extraire de ce contexte historique qui a toujours opposé notamment les Uniates et les Orthodoxes russes.

    Sachant cela, on comprend cette critique très ferme de la rencontre entre le Pape et le Patriarche….et le chemin sera long avant que des signaux de reconnaissance puissent montrer un véritable rapprochement.

    La comparaison qui peut nous venir à l'esprit, à nous les Européens, c'est celle de la perception que nos parents avaient de l'Allemagne et des "Boches" qui ont déclenché ces terribles épreuves depuis 1870, alors que, aujourd'hui, il n'y a sans doute plus grand monde à ne pas considérer les Allemands comme des "frère" européens !