Le troisième long métrage de Francesco Bruni, « Tutto quello che vuoi » (Tout ce que tu voudras), sorti en mai 2017, n’est pas passé inaperçu lors du VIIIème Bifest de Bari, festival international du cinéma italien.
Suscitant un vif intérêt, en particulier pour la manière pleine de compassion avec laquelle lil s’approche de la rencontre entre différentes générations, Fransisco Bruni ne tombe ni dans la moralisation ni dans le pathétique. Tout en s’inspirant de faits biographiques, comme la maladie de son père atteint d’Alzheimer, son déménagement à Rome ou l’aventure d’un de ses amis d’école, le réalisateur nous introduit avec délicatesse et humour dans la consistance de la vie où une rencontre apparemment anodine peut devenir le début d’une transformation de la personne.
Alessandro est un jeune italien paumé. Ayant perdu sa mère à l’âge de 5 ans, il passe sa vie à ne rien faire, n’a envie de rien et se laisse vivre au gré des circonstances. Après un bref passage en prison, il finit par accepter un petit boulot sur les recommandations insistantes de son père : accompagner un vieil homme malade. Celui ci n’est autre que Giorgio Ghelarducci, un grand poète italien âgé de 85 ans. Au terme de sa vie, atteint d’Alzheimer, Giorgio est dépossédé de tout ce qui faisait de lui un homme reconnu, brillant et réalisé.
Francesco Bruni met en avant la présence étonnante de ce vieil homme, dont la fécondité toute intérieure et discrète n’écrase pas. Auprès de lui, Alessandro et, avec lui, trois compagnons de mauvaises fortunes finissent par découvrir que l’existence a peut être un sens. Leur vie dissolue dans le sexe, la drogue, le vol et les jeux vidéo, alimente leurs instincts primaires, les plongeant dans une espèce d’amertume où le moi agressif et possessif devient l’unique manière d’établir une relation aux autres.
Brisé par la perte de ses amis pendant la seconde guerre mondiale, brisé par la mort de sa femme, brisé par la perte de sa mémoire, brisé par une vie devenue réduite à sa plus minime expression, Giorgio devient pourtant un père pour Alessandro et ses trois amis. Par ses bonnes manières, son émerveillement constant et son beau parler, il éveille inconsciemment le cœur d’Alessandro, l’introduisant dans le mystère de la vie, dans l’épaisseur de l’existence.
Francesco Bruni ne tombe pas dans la facilité. Le simple fait de la rencontre ne fait pas passer en un instant ces quatre jeunes italiens de la boue à la sainteté virginale. Les vieux réflexes ne se corrigent pas en un instant. Le moi agressif et possessif sommeille encore en eux. Toutefois ils prennent peu à peu position face à la vie. Ils se sentent aimés par ce vieil homme, ils se sentent introduis dans ce qui fait la beauté de la vie et aussi, sa rugosité. Ils apprennent à aimer de manière plus adéquate à leur personne et cela grâce à la pauvreté du poète qui n’a plus aucune prétention sur la vie, qui mélange le passé avec le présent et qui est fragile comme un enfant que l’on doit accompagner à chaque instant.
Le film offre un regard pudique sur l’éducation. Sortant des lieux communs de la psychologie et de l’auto-analyse, il montre simplement comment ce vieil homme brisé devient une présence lumineuse pour une jeunesse perdue. A la question principale du poète à son jeune ami : « as tu déjà été amoureux ? » Alessandro répond : « Non, jamais ». Sans en avoir conscience, le maître introduit alors son disciple dans sa propre expérience, lui révélant les critères les plus essentiels pour devenir un homme, un vrai.
En suivant ce vieil homme, en recevant leurs vies d’un autre, Alessandro et ses amis finissent par accepter d’être pris par la main pour marcher sur un sentier plus sûr, plus humain où le plus beau de leur personne finit par apparaître.
bellimo artixulo sobre un pelicula mas bella aún la preesencia inutil de un viejo que transforma ese joven