Avant mon départ en mission avec Points-Cœur en Argentine, j’avais été invitée à témoigner auprès de jeunes du désir que Dieu avait fait naître en mon cœur. Un désir de sortir de mes schémas, de faire une confiance sans limites et de mettre ma vie entre les mains de Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.
La mission a de fait été pour moi une école de l'amour, ou plutôt une école maternelle, pour apprendre à aimer en servant mon prochain, en répétant à la suite de Marie : "Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole". C’est là que j'ai commencé à croire que chaque personne mise sur mon chemin est un don. J’en reçois encore sans cesse la confirmation.
Je suis rentrée d'Argentine en mars avec une conviction profonde de l'importance et de la responsabilité d’éduquer correctement les enfants comme les jeunes. Le Seigneur a mis dans mon cœur un nouveau désir de travailler avec les jeunes, bien qu’en absence de formation je ne sache pas trop comment faire. Mais rien n’est impossible à Dieu. Ainsi, après une rencontre avec des élèves d'une des écoles primaires de Cracovie, où je partageais mon expérience de la mission, j'ai reçu, à ma grande surprise, une proposition de travail dans cette même école.
C'est ainsi que j'ai rejoint l’univers pédagogique et commencé une nouvelle aventure en tant qu’enseignante auprès d’enfants. Avec beaucoup d'enthousiasme et en même temps non sans crainte, je me suis lancée dans cette difficile tâche non seulement d'enseigner, mais surtout d’éduquer. L'une des fruits les plus précieux de mon temps en Argentine est ce nouveau regard, un regard qui se demande qui est cette personne, ce qu'elle veut et ce qui est bon pour elle. L’enseignant tente de tirer le meilleur d'un élève, de découvrir ses capacités et son potentiel et de l'encourager à développer, multiplier et partager ses talents. Ces nobles aspirations se sont cependant rapidement heurtées à mes propres limites en raison du manque d'expérience et des différentes contingences de la réalité scolaire.
Mon espérance ne faiblit pas, appuyée qu’elle est sur les paroles de Jésus : « Ma grâce te suffit. Ma puissance se déploie dans la faiblesse ». Je découvre que tout ce qui est bon est l'œuvre de Dieu. Si seulement Il le désire, Il trouvera un moyen de faire quelque chose de bien, même à partir de mes faiblesses.
Quand, après les deux premiers mois, un peu frustrée, j'ai interrogé une enseignante sur ses débuts à l'école, à la recherche d'une idée pour rendre mes leçons plus disciplinées et plus formalisées, j'ai reçu une réponse très surprenante. C’est précisément quand la gestion de la classe sera devenue routine, m’a-t-elle dit, que les enfants ne seront rien de plus que des machines exécutant des consignes, et non des êtres vivants, sensibles, avant tout assoiffés d'amour. Je me suis rendu compte que la différence entre mon expérience avec les enfants argentins et ceux de l'école est minime. Chacun d'eux a besoin d'acceptation, de compréhension et de compassion. Et chacun d'entre eux cherche à l’obtenir à sa façon.
Chaque personne est un don; chaque personne m'apprend quelque chose ; qu'il s'agisse d'un enfant ou d'un adulte. Un don de Dieu pour m'apprendre à aimer davantage, à servir davantage, à être davantage présente, pour rejoindre le cœur de la personne, voir ses besoins et essayer d'y répondre. Et je sais que cela n’est possible qu’avec Jésus. Car c'est Lui qui est ma force et c'est seulement par Sa grâce que je peux voir l’autre tel qu’il est et l'aimer.
« Je préfère donc bien volontiers me glorifier de mes faiblesses, afin que la puissance du Christ habite en moi. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les opprobres, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les détresses, pour le Christ; car lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort. » (2Co 12,9-10)
Merci Beaucoup Magda pour ton tèmoignage!!!!