Home > Cinéma, Théâtre > Les vies d’Albert Camus

Le nom d’Albert Camus revient souvent sur les lèvres et dans les articles ces derniers temps. En effet, quiconque relit La Peste aujourd’hui y retrouve décrit, avec autant de précision que de profondeur, une situation qui nous touche tous aujourd’hui de très près : le confinement, la séparation, la peur. Pourtant, ce n’était pas à la maladie en tant que telle que s’intéressait Camus lorsqu’en 1947 il publie ce récit imaginaire d’une ville en proie à la peste – Oran — et de ses habitants. Ce n’était pas la peste du corps contre laquelle ce natif des quartiers pauvres d’Alger nous mettait en garde, mais celle de l’âme et de l’esprit : l’idéologie.

Georges-Marc Benamou, né lui-aussi en Algérie, a réalisé récemment son premier film, Les vies d’Albert Camus (en intégral sur YouTube), qui tracent un portrait inoubliable de cet homme qui a traversé les années difficiles de la Seconde Guerre Mondiale et de l’après-guerre sans céder aux idéologies de droite ou de gauche, affirmant son amour de la personne humaine contre tous les idéaux totalitaires. Le prix Nobel est une maigre consolation pour cet écrivain souffrant, boiteux, trahi. Après la réception du prix, il note dans son journal : « Nobel. Étrange sentiment d’accablement et de mélancolie. A 20 ans, pauvre et nu, j’ai connu la vraie gloire : ma mère. »

Portrait bouleversant d’un homme qui a traversé le feu sans perdre ce qu’il avait de plus cher : son amour de la vie et son sens profond de l’amitié.

 

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