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Quand seule la foi sauve de la précarité humaine

Mère Elvira Petrozzi, fondatrice des communautés du Cénacle, a rejoint il y a quelques jours la maison du Père, à l’âge de 86 ans. Son œuvre est celle des « monastères de prière » dans lesquels sont accueillis les jeunes les plus fragiles, invités à mettre leur confiance dans la foi qui sauve. Par son témoignage, elle rappelle au monde que seul le Christ est le vrai Sauveur.

 

Mère Elvira Petrozzi

 

Mère Elvira Petrozzi a ouvert la première communauté du Cénacle à Saluzzo en 1983. C’était une femme extraordinaire, à la foi profonde, consacrée à Dieu et donc au service de l’homme. Elle se présentait comme une femme exigeante : « Je ne demande pas beaucoup, je demande tout, parce que j’ai confiance dans le cœur humain ». Dans notre monde actuel, marqué par le relativisme, et ce même au sein de l’Église, Mère Elvira par sa mission prophétique est une lumière sur le chemin du salut et de la libération.

Il y a quarante ans, cette femme apparemment fragile, a été saisie de compassion pour ces jeunes désorientés et dépendants des substances les plus destructrices. Mais jamais elle n’aurait imaginé ce que l’Esprit Saint allait faire fleurir de son cœur et de son oui. Comme toutes les grandes œuvres de Dieu, tout a commencé dans une grande fragilité et précarité humaines, mais avec une foi à déplacer les montagnes. Aujourd’hui encore, dans les communautés du Cénacle, les psychotropes sont interdits. Tout repose dans la confiance radicale que le seul médicament de l’immortalité est l’Eucharistie : le Christ ressuscité et vivant, authentique Sauveur du monde. C’est pourquoi quiconque réduirait cette grande figure à une sœur pieuse qui a fait le bien commettrait une énorme erreur.

Sœur Elvira, par sa vie et sa foi, a crié et crie encore au monde que le Christ – et seulement le Christ – est l’authentique Sauveur du monde et de la vie de chacun. Au cours de ces quarante années, les communautés du Cénacle ont fleuri comme un grand arbre dans les branches duquel des milliers de jeunes ont trouvé un foyer. Répandues dans le monde entier, reconnues par le Saint-Siège, avec des familles de prêtres et de sœurs consacrées, ayant quelquefois eux-mêmes vécu des expériences de dépendance et de grande souffrance, ces communautés ont témoigné au sein de l’Église actuelle que l’amour et la vérité ne peuvent jamais être séparés, et que parfois l’apparente dureté de la vérité est la prémice d’un amour qui sauve.

Aux parents, désespérés par la situation de leurs enfants, souvent maltraités, spoliés de leurs biens et exploités par ceux qui sont esclaves d’eux-mêmes et du mal, Mère Elvira répétait constamment : « N’ayez pas peur de les jeter hors de la maison, de les abandonner à eux-mêmes, parce que ce n’est que lorsqu’ils toucheront le fond qu’ils seront à même de demander de l’aide ». Dans cette affirmation toute simple, se révèle la grandeur d’une méthode qui est exactement celle de Dieu : Il répond à la question de l’homme. Le vrai drame de notre époque n’est pas dans le fait de ne plus trouver de réponses claires mais dans la neutralisation et la réduction des grandes questions du cœur de l’homme.

En effet, il n’y a rien de pire que de donner la réponse à une question que l’on ne se pose pas ! Attendre qu’une question soit posée et avoir ensuite la force d’y répondre correctement est donc l’unique voie pour une évangélisation authentique, pour ouvrir les portes du cœur de l’homme à la réponse qu’est le Christ.

Les communautés du Cénacle sont de véritables refuges, des familles où se vit la charité, des lieux de renaissance authentique, voulus par l’Esprit Saint, à travers l’œuvre d’une femme extraordinaire, qui s’est ouverte à l’action de Dieu. Une fois de plus, l’Église démontre sa jeunesse et sa beauté, sa capacité unique et irremplaçable de tenir ensemble la vérité et l’amour ; la vérité ne s’opposant pas à l’amour, mais étant la condition d’un amour authentique.

Beaucoup de choses seront encore écrites sur la vie de Mère Elvira et, très probablement, nous la verrons accéder aux honneurs des autels, pour tout le bien qu’elle a accompli et pour la foi dont elle a fait preuve. Prions pour que Dieu accorde encore à l’Église de nombreuses figures lumineuses, capables de résister à la mentalité mondaine, qui pense qu’il est possible de trouver le salut en dehors du Christ et qui dévie de l’unique vérité de tous les temps. Pourtant seule une charité incarnée et fondée sur la vérité, est capable de rendre proche le Christ et d’aller jusqu’au bout du chemin dans la fidélité.

Article publié dans La Nuova Bussola Quotidiana le 4 aout 2023. Traduit de l’italien par CM

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