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La servante de Dieu Niña Ruiz Abad: Une vie courte, mais pleine de grâce

Le 7 avril dernier, dimanche de la Divine Miséricorde, le procès de béatification de la Servante de Dieu Niña Ruiz Abad a été officiellement ouvert. Cet événement nous rappelle l’appel universel à la sainteté, comme l’a souligné l’évêque de Laoag, Mgr Renato Mayugba : « Commençons notre enquête sur la vie de Niña pour examiner si Dieu l’a vraiment bénie par la sainteté ».

 

Niña Ruiz Abad

 

Une vie pleine de révérence

Au cours de la phase diocésaine, Niña a reçu le titre de ‘Servante de Dieu’. Au cours de cette phase, des écrits et des témoignages sur sa vie et sa sainteté présumée seront recueillis. Malgré sa courte vie, Niña a laissé une empreinte indélébile sur ceux qui l’ont connue. Si vous demandez : « Connaissez-vous Niña Ruiz Abad ? », la réponse est : « C’est la fille qui portait toujours le chapelet ». « La fille qui aimait prier. La fille qui aimait tant Dieu », a déclaré Mgr Mayugba. On dit que la jeune fille accomplissait des actes de sainteté inhabituels pour son âge. Alors que ses camarades étaient occupés à des activités typiques de l’adolescence, elle consacrait son temps à distribuer des chapelets, des Bibles, des livres de prière et des images saintes.

Une vie courte, mais pleine de grâce

Niña est née d’un couple d’avocats à Sarrat, Ilocos Norte aux Philippines. En raison du travail de ses parents, elle est née à Quezon City avec sa seule sœur, Mary-Anne. Son père est décédé alors que Niña n’avait que trois ans. En avril 1988, sa mère, qui était devenue responsable de la Commission pour la résolution des problèmes fonciers du Département de la Justice à Sarrat, a ramené la famille dans sa ville natale. Malgré les déménagements, Niña a toujours excellé dans ses études. À l’âge de dix ans, on lui diagnostique une cardiomyopathie hypertrophique. Elle affronte cette maladie incurable avec une grande foi, rassurant sa mère : « Ne t’inquiète pas, maman, tout va bien, Dieu me guérira ! »

 

Photo: La mère (au centre) et la sœur (à gauche) de Niña, ainsi que d’autres membres de sa famille, étaient présents lors de la séance d’ouverture.

 

Le 16 août 1993, une crise cardiaque à l’école lui a été fatale. Elle est décédée à l’âge de 13 ans. Jusqu’à il y a quelques mois, sa dépouille reposait dans un cimetière public de Sarrat. Aujourd’hui, elle repose dans l’église Santa Monica. Malgré son état physique, Niña a affronté sa maladie avec courage et une foi inébranlable, offrant sa souffrance à Dieu.

Un modèle pour les jeunes

La vie et la foi de Niña peuvent être un guide de référence pour les jeunes vers une meilleure vie chrétienne. Je me souviens encore que lorsque j’étais à l’école primaire ici à Laoag, Niña avait l’habitude de dire « God first (Dieu d’abord) ». C’était sa devise et elle est devenue une référence pour tout le monde à l’école. « Elle priait toujours avant chaque examen, avant tout », a déclaré Eliza Sansão, une enseignante.

« Nous savions tous qu’elle était malade, mais elle ne le montrait jamais. Elle vivait une vie de prière et de paix », a déclaré Belen Sulit, une autre de ses enseignantes. « Elle était intelligente mais très humble ». Ses camarades de classe se souviennent qu’elle les encourageait à prier dans la chapelle et à assister à la Messe. « Elle nous rappelait toujours de prier avant les cours, même avant de jouer. Dieu d’abord », a déclaré Bianca Manlapaz.

Le père Dennis Ruíz, postulateur de la cause de béatification, souligne que pour de nombreux jeunes Niña peut être un modèle de piété et de force morale pour soutenir leur chemin vers la saintetè.

Vers la béatification

L’enquête diocésaine en cours est la première étape vers la béatification de Niña. Si sa vie est reconnue comme exemplaire des vertus chrétiennes, elle recevra le titre de « Vénérable ». Monseigneur Renato Mayugba ajoute: « Quand les gens pensent à la sainteté, ils pensent qu’elle est réservée aux prêtres, aux évêques ou aux religieux. Mais non, Niña nous a appris que la sainteté est un appel pour tous, en particulier pour les jeunes. Nous sommes tous appelés à devenir des saints ». L’histoire de Niña Ruiz-Abad est un message d’espoir pour nous tous. Elle nous enseigne que la sainteté est à la portée de tous, même d’une adolescente atteinte d’une maladie incurable. Sa vie est un témoignage de la puissance de la foi et de l’amour de Dieu.

La cause de béatification de Niña Ruiz-Abad nous rappelle que la sainteté n’est pas un privilège réservé à quelques-uns, mais une invitation universelle adressée à tous les baptisés. Sa vie exemplaire nous nous montre que de plus en plus il y a des jeunes saints. Outre Niña Ruiz-Abad, d’autres Philippins figurent sur la liste des candidats à la béatification : le frère Richie Fernando, un jésuite Philippin de 26 ans (mort en 1996) qui a sacrifié sa vie pour ses étudiants cambodgiens, et Darwin Ramos, 17 ans (mort en 2012), un adolescent dévoué à Jésus-Christ malgré la souffrance. Mais nous pourrions aussi citer la Bienheureuse Chiara Luce Badano, le Bienheureux Carlo Acutis et bien d´autres.

 

Photo: Séance d’ouverture de la phase diocésaine de la cause de béatification et de canonisation de la Servante de Dieu Niña Ruiz Abad, à la cathédrale Saint-Guillaume-l’Ermite de Laoag City, le 7 avril 2024.

 

Avant d’être sur les autels et dans le canon des saints, l’éclat de la foi est, chez Niña Ruiz-Abad comme chez les autres jeunes saints, une conscience profonde, vécue, continuellement enrichie sur deux fronts : celui de la prière, en dialogue avec Dieu, et celui des bonnes œuvres. Ce ne sont pas des profils de « saints hommes ou femmes ». Leur vie n’est pas jalonnée d’expériences mystiques extraordinaires, mais spiritualité et vie quotidienne sont très imbriquées.

Dans notre siècle Dieu donne beaucoup de saints et des jeunes saints. C´est un signe qui nous rappelle que la sainteté est un don divin et cela on le voit très clairement avec la jeune Niña Ruiz-Abad.

A la lumière d’un lien particulier entre le jeune âge et l’expérience du bien, on peut comprendre la pleine légitimité de la sagesse théologique des enfants, particulièrement reconnue par l’Evangile. En examinant la célèbre phrase de Jésus en Matthieu 18, 3-4, Romano Guardini [1]Romano Guardini, L’angelo. Cinque meditazioni, Brescia, Morcelliana souligné que l’être des tout petits n’est pas plus proche du Seigneur en raison du plus petit nombre de péchés commis, par rapport à ceux des adultes, mais en vertu d’une plus grande proximité avec le Christ lui-même.

 

Photo: La tombe de Niña Ruiz Abad à la paroisse St. Monica, Ilocos Norte, Philippines

 

Prière pour la béatification de la servante de Dieu Niña Ruiz Abad

Gloire et honneur à notre Dieu Trine: Père, Fils et Saint Esprit! Ô Dieu saint, nous te remercions d’avoir donné à ton Église ta Servante, Niña Ruiz Abad, comme modèle de sainteté. Par ta grâce, tu as béni cette jeune fille de 13 ans pour qu’elle te connaisse et t’aime par-dessus tout. Sa devise « Dieu d’abord » nous rappelle les paroles de Jésus, « chercher d’abord le royaume ». Nous demandons à être comme elle dans notre dévotion au Très Saint Sacrement, à écouter ta Parole et à nous appliquer à aimer la Sainte Mère et les Saints. Par son intercession, nous pouvons unir nos souffrances à celles de Jésus qui a étendu ses mains sur la croix par amour pour nous. En particulier, par sa prière, daigne, ô Dieu, écouter mon humble requête (mentionne ta requête). Que ma demande soit en accord avec votre Sainte Volonté et qu’elle contribue à son élévation à la sainteté. Amen.

References

References
1 Romano Guardini, L’angelo. Cinque meditazioni, Brescia, Morcelliana
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