Les Editions Johannes Verlag viennent de publier la version française du livre « Achtzehn Psalmen », traduit de l’allemand par I. Crahay et N. Faguer.
Adrienne von Speyr commente les psaumes retenus dans ce recueil à la lumière de la Révélation : la voix qui s’élève est celle de tout homme devant son Créateur, et celle du Fils qui ouvre l’Ancienne Alliance sur la Nouvelle et la mène à son accomplissement. Le croyant trouvera dans ces pages un aliment substantiel pour sa propre méditation et le désir renouvelé de faire de sa vie un chant de louange.
En voici quelques extraits …
Psaume 32 : « Heureux l’homme dont la transgression est pardonnée »
« C’est pourquoi tout homme pieux te prie au temps de la tribulation, quand de grandes eaux débordent de leur lit : elles ne l’atteindront pas. Tu es mon abri, tu me préserves de la détresse, tu m’entoures de salut. »
« Laissant la confession, il recommande la prière. Tout homme pieux, tout homme donc qui connaît Dieu, croit en lui, cherche à s’approcher de lui, doit prier au temps de la tribulation. Ce n’est pas seulement le temps de la faute et de sa prise de conscience, c’est le temps de la détresse tout simplement. A présent, le péché apparaît comme l’une des détresses de l’homme. Il y en a d’autres encore, mais qui sont toutes en quelque relation avec le péché. La tribulation comme telle, il n’est pas nécessaire de la confesser, ce qu’il faut, en elle, c’est prier. […]
Il faut que tout homme pieux prie au temps de la tribulation. Mais le psalmiste, qui le dit juste après que la faute lui a été pardonnée, donne aussi à cette prière le contenu d’une action de grâce. Il rend grâce d’avoir reçu le pardon et élargit par là la puissance et les dimensions de la prière humaine comme telle. Car une telle prière de remerciement a la force d’obtenir le pardon, de manifester de la gratitude, et par-dessus tout cela d’ordonner à neuf, dans toute tribulation, le rapport à Dieu. La prière est la langue que Dieu comprend et qui peut toujours compter sur une réponse de sa part.
Les grandes eaux n’atteindront pas l’orant. En priant, l’homme parvient à un lieu où Dieu seul est maître, où il n’y a plus que ce qui vient de Dieu qui l’impressionne, le saisit. Quant à la détresse au sens terrestre, il n’en est plus atteint. Dieu est l’abri des hommes pieux. Il préserve de la détresse, quand on le prie, d’une manière évidemment impossible à calculer, souvent même à comprendre. A la façon de la grâce, qui se révèle pourtant toujours extrêmement efficace » [1]Adrienne Von Speyr, Dix-Huit psaumes, Editions Johannes Verlag, p.111
Psaume 127 : « Si le Seigneur ne bâtit la maison »
« C’est en vain que vous vous levez le matin et vous couchez tard et mangez votre pain dans la peine : il le donne aux siens pendant leur sommeil ».
« La durée du travail dépend elle aussi de Dieu. Un travail du matin jusqu’au soir, un travail prolongé, plein de souci, n’est, sans Dieu, qu’une vaine entreprise. Car il donne aux siens pendant leur sommeil ; il les bénit là où ils sont et quel que soit l’état où ils se trouvent, pourvu qu’ils lui appartiennent. La peine, il la leur retire. Et il leur donne la bénédiction et le fruit là où ils ne l’attendent pas du tout, afin que leur surprise et leur joie en soient d’autant plus grandes. Là où ils n’y aspirent pas du tout, afin qu’ils accueillent son cadeau comme une grâce imméritée. Là où ils sont libérés de toutes les chaînes de l’agir mondain, pour ne plus penser qu’à lui et recevoir la nourriture de Dieu. […] La nourriture divine de la grâce nous sauve à l’instant où nous le méritons le moins» [2]Adrienne Von Speyr, Dix-Huit psaumes, Editions Johannes Verlag, p.231