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de Thibault de Pontbriand        28 novembre 2011

A Cotonou, d’immenses panneaux publicitaires affichent le visage du Pape, avec des slogans comme « l’Afrique est le continent de l’espoir », et l’on voit Benoit XVI embrassant avec tendresse un enfant africain.

© Thibaut de Pontbriand

Le Pape vint du 18 au 20 novembre au Bénin. Trois événements motivèrent cette visite pastorale du chef de l’Eglise de Catholique. La signature d’une « exhortation apostolique », un texte qui fait la synthèse du 2° synode des évêques pour l’Afrique et dont le thème est « L’Eglise au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ». Ensuite, la Pape est venu célébrer les 150 ans d’évangélisation du pays : le 18 avril 1861, débarquèrent sur les plages du Dahomey (ancien nom du Bénin), une poignée de prêtres de la Société des Missions Africaines de Lyon. Et enfin, le Pape est venu rendre hommage à son ami le Cardinal Bernardin Gantin, premier archevêque de Cotonou, quand ce vicariat apostolique est érigé en diocèse par Jean XXIII. Le jeune Gantin, succédait à Mgr Parisot, dernier évêque missionnaire de la Société de Lyon. Il avait 34 ans ! La télévision passe en boucle des images du « grand patriarche de l’Afrique » comme on le surnommait à Rome, où il sera appelé par Paul VI comme président du conseil pontifical Justice et paix, puis, par Jean Paul II comme préfet de la congrégation pour les évêques. La noblesse de l’homme, son sens de l’Eglise et son intelligence de la foi lui donnèrent l’estime des papes et de ses concitoyens dont il est toujours resté proche malgré ses 34 années passées à Rome. En 2002, il démissionne de sa charge de doyen du collège cardinalice, ses pairs éliront le cardinal Ratzinger à sa suite. Il retournera au Bénin finir ses jours. C’est donc aussi une histoire d’amitié entre Ratzinger et Gantin dont il est question pendant ce voyage, de deux hommes qui ont œuvré de longues années ensemble pour le service de l’Eglise et de l’humanité.

Les trois jours que le Pape passa au Bénin furent plus que remplis. Un programme des plus chargés, le vieux Pape ne se ménage pas. Il enchaine les rencontres pour se faire proche de tous : les acteurs politiques du pays, les représentants des autres religions, les diplomates, les évêques, les prêtres, les séminaristes et puis les plus petits. L’un des moments les plus émouvants sera son passage dans la paroisse Ste Rita pour rendre visite aux enfants orphelins recueillis par les sœurs de mère Térésa. On peut lire dans le regard de Benoit XVI toute l’attention et la prière secrète qui habite son cœur de prêtre.

Le sommet de la visite papale a été la messe célébrée au stade de l’amitié à Cotonou. Quelques 50 000 personnes se rassemblèrent autour du successeur de Saint Pierre, ainsi que des centaines de prêtres, des évêques de tout le continent, et des cardinaux. Une messe à l’image du Pape : belle, solennelle, recueillie, intérieure. Le grégorien et des chants en fon, la langue principale du Bénin ont été choisis pour animer la célébration. Le Pape invite à la prière et introduit cette foule immense dans le cœur de Dieu. Le Pape évoque dans son homélie la grande souffrance de l’humanité, particulièrement celle de l’Afrique, et la transforme en prière, invitant le peuple de Dieu à y reconnaître le visage de Jésus crucifié, et à annoncer l’Evangile pour que le monde soit renouvelé dans son amour. A la fin de la messe un homme vient vers moi et me glisse à l’oreille : « voilà 30 ans que je ne prie plus, je suis musulman, aujourd’hui j’ai décidé de me convertir » ! Autour de nous, tous dansent et chantent, Dieu œuvre, il est proche, rendu présent dans la personne frêle et donnée de Benoit XVI.

Les témoignages sont unanimes : cette visite du Saint Père en terre d’Afrique a donné aux Béninois et aux Africains un message d’espérance, révélant au continent le désir de paix, de réconciliation et de justice qui habite le cœur de Dieu et des hommes.

© Thibaut de Pontbriand

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1 Commentaire

  1. Anonyme

    Ton article est très intéressant : continue. Nous n'avons pas le temps de lire tous les articles, et nous suivons l'actualité au fil des infos qui sont au rythme et aux modes des journalistes … Mais par quelqu'un de connu, on fait confiance à l'information.

    Bon Avent et Joyeux Noël, nos t'embrassons
     
    Tante viviane

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