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Le Liban, terre consolée par la Vierge Marie

Chrétiens comme musulmans, la visite de la Vierge de Fatima a semé la joie et la consolation dans le cœur des libanais. Du 12 au 16 juin, la statue a visité les sanctuaires mariaux dans différentes régions où des milliers de fidèles de tous les rites (maronites, melkites, orthodoxes, coptes, syriaques…) sont venus implorer la Mère pour recevoir Sa bénédiction. Si Son passage a consolé le cœur de beaucoup de libanais et de syriens refugiés, Elle a sans doute Elle-même été émue par cette foi et cet accueil que lui a réservé une foule venue de tous les horizons.  

Des pétales de roses et du riz dans un village sunnite 

Au passage de la Vierge dans le village musulman sunnite d’Aal (Nord du Liban), tous les habitants sont sortis pour L’accueillir avec des Ahla w sahla, les femmes lançant de tout leur cœur les youyous, jetant des pétales de roses et du riz, pour manifester leur joie. Le cheikh du village, depuis la mosquée, lance les Azann (sortes de litanies de bienvenue) en honneur de la Visiteuse. Une femme musulmane sunnite, voilée, dit toute émue : « Nous sommes heureux d’accueillir la Vierge qui passe par notre village, c’est un honneur pour nous, Elle est chez Elle ici ! Nous sommes heureux également de montrer par notre geste, qu’avec les chrétiens de notre village nous formons une seule famille et que l’EI n’arrivera pas à détruire cette amitié qui existe depuis toujours. Que le monde entier écoute ! ». A la fin de la visite, tout le monde a partagé la hrisséh (plat typique du nord du Liban), en honneur de Notre-Dame ! Ceux qui ont eu l’occasion de visiter l’Orient savent que l'accueil y est une chose sacrée. Combien plus lorsque l'hôte est la Vierge Marie !

Dans tous les sanctuaires où la Aadra (la Vierge) est passée, la fête, les messes et les prières sont célébrées avec grande foi ! Les évêques libanais réunis en synode actuellement pour les églises maronite et grecque melkite ont également confié la situation des églises du Moyen-Orient à sa protection.

La Sainte Vierge au Parlement

L’autre accueil qui a du sûrement toucher le cœur de la Aadra, c’est celui qui lui a été réservé au Parlement libanais ! Ce lieu si significatif pour le pays, puisque depuis plus d’un an, les députés de toutes les confessions s’y réunissent pour essayer en vain d’élire un président. Ne lui restant que la prière pour faire sortir le pays de cette vacance, le peuple libanais après la messe finale à la cathédrale du centre ville, est parti en procession, portant la Vierge jusqu’au Parlement. Le président de la chambre des députés, qui était aussi présent à la cathédrale pour l’occasion, Monsieur Nabih Berreh (musulman chiite) a demandé à l’évêque si elle pouvait entrer au Parlement : « … et ceci afin que la Vierge intercède et illumine les députés pour qu’ils puissent s’unir et élire un président (chrétien maronite, comme la constitution l’exige)… là où nous n’arrivons plus à agir, la Vierge saura pourvoir par un miracle ». À l’intérieur du parlement, chrétiens et musulmans ont prié de tout leur cœur, mendiant ce miracle pour leur pays. Depuis l'extérieur, la foule priait avec eux.

Un fait plus convaincant que les instances de dialogue

Cet accueil si émouvant des musulmans du Liban pour la Vierge, leurs gestes posés, si respectueux et si profonds, ne parle-t-il pas plus que beaucoup de tentatives de « dialogues » avec l’Islam qui reste bien souvent au niveau des idées ou d’une certaine peur, parfois, de dire les choses ? C’est peut être la grâce de l’Orient, cette terre où depuis toujours, chrétiens et musulmans partagent la même culture, parlent la même langue, vivent les mêmes traditions et respectent profondément la foi des uns et des autres. Si cette cohabitation est par moments plus exigeante, c'est dans la seule mesure où elle est mêlée aux tensions politiques. 

Des gestes au quotidien, comme cet accueil de la Vierge de la part des sunnites au nord et celui des chiites au Parlement, est une invitation faite à tous les libanais à faire mémoire de cette grâce et à la conserver précieusement. C’est la responsabilité et la mission de cette terre qui est bien plus qu’un pays. 

 

Les citations sont traduites de l'arabe par l'auteur à partir de reportages sur Al NaharForces Libanaises et TV LBC.

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4 Commentaires

  1. Thibault

    Dans la couronne de la vierge de Fatima, a été insérée la balle qui a tiré sur Jean Paul II le 13 mai 1981. Et dans la vision de la soeur, le 3° secret de Fatima, l'homme, un évêque, vêtu de blanc tombait, comme mort au pied de la croix et d'un chant de ruines. Ce chant de ruine aujourd'hui est au Moyen Orient et nombreux sont ceux qui tombent morts, au pied de la Croix. Mais selon le saint Pape, une main a tiré, une autre a dévié la balle. Cette autre main est celle de la Mère. Implorons la pour que sa main protège le Moyen Orient, qu'il soit chrétien ou musulman.

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  3. Josette

    Tiré de la lettre informatique ‘une minute avec Marie’ , de l’Association Marie de Nazareth:   Il n’y a que Marie qui puisse nous réunir   Cheikh Mohamad Nokkari, Musulman sunnite très investi dans le dialogue interreligieux au Liban, est juge et professeur de droit à Beyrouth, Dubaï et Strasbourg … Dans les années 2000, il a activement participé à l'instauration de la Solennité de l'Annonciation comme fête nationale islamo-chrétienne chômée au Liban. Interrogé par Aleteia.org : « Selon vous, n’y a-t-il que Marie qui puisse rassembler Chrétiens et Musulmans ? », il répond : « Lors d’une conférence à Jamhour (Liban), j’ai rencontré un Chrétien qui m’a demandé si nous pouvions prier ensemble. Je lui ai répondu : « Oui, il n’y a que Marie qui puisse nous réunir et autour de qui nous pouvons faire quelque chose ensemble ». C’est ainsi que nous avons créé le comité « Ensemble autour de Marie » ayant deux coprésidents, moi-même et Nagy Khoury, président de la fédération des anciens élèves des écoles catholiques au Liban (…)». Il faut engager le peuple, pas seulement les institutions : c’est ce que nous faisons au Liban avec la fête de l’Annonciation justement