Home > Style de vie > Le défi d’un libraire à Bari

« J’offre un livre aux enfants qui éteignent leur téléphone pendant une heure » . Voici le défi du libraire Sabino Scianatico, propriétaire de la librairie Barium (via Roberto da Bari) et spécialisé dans les livres anciens. Il a affiché un panneau dans la vitrine pour faire découvrir aux élèves le plaisir de la lecture. Et sa surprenante initiative a touché beaucoup de très jeunes lecteurs.

 

Sabino Scianatico. Photo : Source

Les règles du jeu sont claires, l’échange est intéressant : celui qui laisse son téléphone portable dans sa poche pour découvrir le plaisir de la lecture, emporte le livre chez lui gratuitement. Le libraire, 76 ans, tente d’approcher un public différent : des jeunes qui ont besoin que l’on pique leur curiosité, qui « ont besoin d’être intriqués et taquinés – dit-il – d’autant qu’ils réagissent souvent d’une manière différente que celle imaginée ». La proposition attrayante est annoncée à l’entrée de la librairie, sur un panneau : à la fin de l’année scolaire, le moment est venu pour une lecture « sereine et aventureuse », explique le libraire.

Les conditions sont simples : il suffit d’oublier son téléphone portable dans son sac à dos pendant quelques heures et de redécouvrir (ou de découvrir) l’odeur et la douceur des pages de papier à feuilleter : « Les premiers élèves qui visiteront la librairie Barium pourront se procurer un livre de leur choix, même ancien, de littérature jeunesse. Seul engagement : le lire en éteignant son téléphone une heure par jour. »

L’invasion des très jeunes a commencé en juin, grâce aussi à l’intérêt suscité par l’initiative dans les écoles. « C’est pourquoi je continuerai certainement », garantit le profond connaisseur de livres de 76 ans : « C’est un pari qui mérite d’être fait. Les smartphones détruisent la culture », telle est ma conviction.

La librairie Barium est un lieu connu de la ville, située dans un quartier où le temps semble s’être arrêté. Ou plutôt perdu : dans les premières décennies du XXe siècle, l’endroit comptait des vendeurs de journaux, des imprimeurs spécialisés, et même des éditeurs d’envergure nationale. Depuis, quelque chose a changé, regrette-t-il : « Les gens sont pressés […] : ils n’ont plus le goût de la promenade et sortent seulement pour acheter ce dont ils ont besoin. »

 

Article traduit de l’Italien, paru dans le journal La Reppublica 

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