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Greta Thunberg : victime instrumentalisée ou « icône d’ingratitude ? » ( I )

Le magazine américain Time a choisi l’adolescente suédoise Greta Thunberg comme la personnalité de l’année 2019, et l’image de la jeune de 17 ans devient la couverture du célèbre magazine. Time a intitulé sa première page Youth Power, et l’article dédié à Greta Thunberg souligne que cette adolescente « a réussi à transformer les peurs mystérieuses concernant les problèmes de la planète en un mouvement universel appelant au changement mondial ». Mais Greta ne serait-elle pas la victime instrumentalisée d’un système, reconnaissant elle-même qu’elle se trouve au mauvais endroit ? : « Je ne devrais pas être ici, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan » criait-elle.

 

Photo : Source 

 

Greta Thunberg a été décrite comme « une adolescente inhabituelle, devenue une icône pour toute une génération, lorsqu’elle a eu le courage de dire la vérité aux autorités ». Depuis des mois, elle traverse les océans en voilier, est accueillie dans les salons des puissants et est saluée par la moitié du monde. Elle accuse dans ses discours les hommes politiques de la planète, de ne pas en faire assez pour lutter contre le changement climatique. Quiconque émet des critiques à son égard ou à l’égard des lobbies qu’elle représente peut se voir traiter d’anti-Greta, de climato-sceptique (le nouveau péché capital de ceux qui osent poser une question), de quelqu’un qui déteste les enfants, ou pire encore faire de la discrimination envers les personnes autistes ou refuse de prendre les jeunes, acteurs du changement, au sérieux.   

Depuis sa médiatisation, les termes « urgence climatique » sont sur toutes les lèvres, ainsi qu’une approche catastrophiste de ce « changement climatique » annoncé. Dans certains pays, la Suisse par exemple, des mesures aussi irréalistes que disproportionnées sont en discussions : « C’est dans ce contexte que le Grand Conseil vaudois a dû se prononcer sur le renvoi en commission ou non d’un projet de « loi sur l’action publique face à l’urgence climatique », concocté par le député Yvan Luccarini. Le texte fixe des « objectifs et actions concrètes » en matière de mobilité et de transport de marchandises, de chauffage des bâtiments, d’énergie, d’agriculture, de travail et de production, de finances publiques et de consommation. Vaste programme ! A côté des ponctions fiscales, il est prévu toute une panoplie de mesures. Par exemple, l’intégration du temps de trajet dans le temps travail; l’instauration de jours sans voiture; une limite maximale de 19°C dans les espaces chauffés; l’abandon sur le territoire cantonal du chauffage électrique; l’approvisionnement du canton 100% en énergies renouvelables; la «démécanisation» progressive de la production agricole; l’instauration d’une convention collective pour les travailleurs agricoles; l’implication des salariés dans les processus décisionnels des entreprises; la diminution du temps de travail sans perte de salaire; l’interdiction des produits en plastique à usage unique et bien d’autres encore » [1]Article publié par  Sophie Paschoud le 05/06/219 sur le Journal AGEFI

Quant à la jeune adolescente suédoise, elle affirme avec beaucoup d’aplomb dans son nouveau livre (No One Is Too Small to Make a Difference) : « Vers 2030, nous serons en situation de déclencher une réaction en chaîne irréversible hors du contrôle humain, qui conduira à la fin de la civilisation telle que nous la connaissons. »  

Face à ces affirmations apocalyptiques sur l’impact du changement climatique et avant de céder à la panique, ne serait-il pas réaliste de se demander sérieusement si les données scientifiques appuient réellement ces discours ? Quelles sont les fondements scientifiques sur lesquels Greta s’appuie pour ses déclarations fracassantes ? Pour l’instant, aucun organisme scientifique crédible n’a jamais dit que les changements climatiques menacent la civilisation d’effondrement et encore moins l’espèce humaine d’extinction.

C’est vrai -comme elle l’a elle-même reconnu- Greta Thunberg devrait être en classe pour apprendre l’histoire, les sciences, les mathématiques, mais elle devrait surtout apprendre l’exercice de la critique et la vérification des hypothèses reçue d’un groupe qui affirme que le monde est sur le point de disparaître, que des gens meurent à cause de la pollution et du changement climatique. En un mot, sans lui apprendre à vérifier si cette pensée commune a des fondements, sans lui offrir une véritable formation scientifique, on l’a mise en scène, terrorisée en lui inculquant une haine impressionnante et l’emmenant dans le monde entier. Cette instrumentalisation l’a poussée – ainsi que des millions d’autres enfants – à adopter la politique de la peur, à être convaincue que la planète court irrémédiablement vers la catastrophe. Une profonde terreur a été comme injectée dans la jeunesse. Il suffit d’écouter son discours aux Nations Unies pour voir la férocité avec laquelle elle a crié ces mots qui sonnent comme une menace, s’adressant aux dirigeants : « Si vous choisissez d’échouer, nous ne vous pardonnerons jamais… nous gardons les yeux sur vous ; Comment osez-vous ! Vous avez mes rêves, vous avez volé mon enfance avec vos mots vides » 

Greta Thunberg et Lisa Simpson, même combat ?

Le caractère de Greta, pris par la terreur et la haine, les expressions du visages en prononçant ses discours, nous pouvons les retrouver exactement chez Lisa, dans un extrait du film Les Simpsons (daté de 2007) et qui tente de sauver Springfield des dangers d’une catastrophe environnementale. Dans une séquence clé, Lisa fait un discours à ses camarades de classe sur ce qui pourrait arriver à Springfield dans 50 ans si rien n’est fait pour éviter les dégâts inévitables du changement climatique. La vidéo ci-dessous, est remarquablement similaire au discours prononcé par Thunberg le 23 septembre dernier aux Nations Unies. Sauf que Lisa Simpson montre le ridicule de cette attitude quand Greta Thunberg est applaudie par les politiciens de l’ONU.

 

References

References
1 Article publié par  Sophie Paschoud le 05/06/219 sur le Journal AGEFI
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10 Commentaires

  1. Lakshmi L

    mais noooon, Terre de Compassion, comment peut on faire un tel article, pourquoi… ? Au delà de la figure de cette jeune fille, comment peut on être du côté de la compassion et ne pas être du côté de la sobriété heureuse et de Laudato Si, qui ne prêche pas autre chose… ? Quant aux fondements scientifiques de son discours, allons, il suffit de lire Aurélien Barreau, entre autres, pour se rendre compte que oui, une réelle conversion de notre rapport à la Création est indispensable. Je suis triste de lire cela sur le blog…

    1. Jean

      Personnellement j’ai plutôt de la sympathie pour Greta; et qu’une ado soit élue personnalité de l’année en raison d’un engagement réel pour la planète ne me semble pas délirant.
      Mais pour rebondir sur le commentaire précédant, je crois que justement cet article n’a pas la prétention d’aller « au delà de la figure de cette jeune fille »; c’est justement cette figure qui est remise en question.
      Je crois qu’il est évident que Terre de Compassion essaie d’être du côté de la compassion! Et de la sobriété heureuse et de Laudato Si , là n’est absolument pas la question ! La preuve en est les nombreux articles publiés qui vont dans ce sens.
      Le problème n’est pas non plus l’appel à « une réelle conversion dans notre rapport à la Création » (depuis la chute d’ailleurs) qui est aussi une évidence, le monde contemporain marche sur la tête.
      Le problème justement pour le lecteur attentif de Laudato Si que je suis c’est que la différence de ton et de méthode avec les discours de Greta Thunberg est abyssale! Tous ses discours jouent sur la peur, « I want you to panic », le pathos, l’accusation, le buzz, avec des formules médiatiques…quand Laudato Si pose les fondements d’une véritable écologie intégrale, appelle à la responsabilité de chacun. On ne fait pas avancer le débat par la peur, l’accusation, et le pathos.
      Greta se place rarement sur le plan du débat scientifique (qui ne lui est pas fermé!) mais quand on affirme un point de non retour en 2030 pour notre civilisation ce n’est pas trés sérieux scientifiquement.
      L’article n’attaque ni le combat de Greta (il faut changer, tout le monde est d’accord), ni sa personne je crois, mais son mode de communication et la validité de ses arguments brandis plus pour effrayer que pour éduquer. Le titre est même intéressant, si Greta est une « victime instrumentalisée », alors la compassion est d’être du côté des victimes et de dénoncer son instrumentalisation

      1. Lakshmi L

        D’accord, je rejoins ce que vous dites :) J’ai réagi fort notamment parce que j’ai beaucoup entendu ce discours dans le milieu catho, au sujet de Greta Thunberg, et cela servait à jeter le bébé (Greta Thunberg) avec l’eau du bain (le sujet de la transition écologique). Comme c’est dommage, voire carrément contraire à la charité ! En ce sens, je trouve très regrettable de s’attarder sur la question de savoir si Greta est à sa place ou pas : peu importe, elle cherche comme elle peut à secouer les puissants pour faire accélérer le changement. Sa manière de faire n’est pas très « communication non violente », mais c’est une question de forme et non de fond, il me semble.

  2. Antoine R.

    C’est étonnant car à aucun moment de l’article je ne perçois un regard bienveillant ou « espérant » envers la personne de Greta Thumberg. C’est fou aussi de voir à quel point il est difficile de séparer la vie de cette personne du symbole qu’elle est devenue. Les discours sont portés par des anti-Greta ou pro-Greta,
    J’ai été personnellement extrêmement surpris des réactions qui m’ont paru disproportionnées de commentateurs ou hommes politiques français face aux différents discours de Greta Thumberg. Qu’est-ce qui est touché ? Qu’est ce qui réagis ?
    Le passionnel est présent dans les deux camps.

    Amos, Jean le Baptiste, mais aussi Philippe Neri ou Grignon de Montfort ne prenaient pas de pincettes non plus et sans doute les passions humaines (colère, orgueil, etc) ont du se mélanger avec l’Esprit Saint pour arriver au mystère de la sainteté. Je ne me scandalise pas d’une colère si elle est bien inspirée.

    Par contre le déni, les silences coupables, les « pensées toutes faites et les âmes habituées », je m’en méfie. Dire qu’il n’y a pas de rapport scientifique sur les dangers d’un effondrement global est malhonnête (rapport de la Nasa : https://www.lepoint.fr/sciences-nature/notre-civilisation-touche-a-sa-fin-assure-la-nasa-19-03-2014-1803180_1924.php par exemple).

    Dans Laudato Si, le pape François précise  » il ne suffit pas de concilier, en un juste milieu, la protection de la nature et le profit financier, ou la préservation de l’environnement et le progrès. Sur ces questions, les justes milieux retardent seulement un peu l’effondrement » (paragraphe 194).

    La peur fait partie de la vie et le Christ l’a vécu à Ghetsémani. Essayons de trouver des chemins qui conjuguent lucidité, responsabilité et espérance, plutôt que de se prononcer pour ou contre Greta Thumberg, non ?

  3. Thomas D.

    tout à fait d’accord sur le fait que l’article manque de bienveillance sur la personne de Greta; il aurait pu valoriser sa sincérité dans son engagement pour l’environnement et son courage pour s’adresser à ses interlocuteurs dans des lieux comme les Nations Unis.
    D’accord aussi sur le fait que le passionnel est présent dans les deux camps et que ce qui manque le plus c’est un débat de fond.

    Je ne me scandalise pas non plus d’une colère si elle est bien inspirée, mais comparer Greta Thunberg aux prophètes me semble complètement exagéré; comme si Amos ou Saint Philippe Neri se basaient sur des études scientifiques/pseudo scientifique pour défendre ou annoncer la vérité. Entre recevoir une mission de Dieu, annoncer l’évangile pour la conversion du monde, ou crier dans les médias pour effrayer les gens sur la fin du monde ou l’extinction de l’humanité, on ne parle pas du tout de la même chose. Sinon il nous faut ranger au même plan que Grignon de Montfort la lanceuse du mouvement metoo, les gilets jaune et tous les lanceurs d’alerte (légitimes ou non!) de notre société; pitié !
    Et si le Christ a éprouvé l’angoisse il n’a jamais utiliser une stratégie de la peur, fait appel aux émotions des gens pour pousser à la panique

    Quant à l’étude que vous citez, soyons sérieux ! On ne peut pas se baser sur une étude de la Nasa pour annoncer la fin de notre civilisation sans aucune preuve avec des scénarios rocambolesques…d’autant plus que la Nasa n’est pas particulièrement compétente pour une étude sur l’environnement et l’étude est financée par l’agence pour développer le voyage dans l’espace et s’installer à terme sur la lune, une agence qui a tout intérêt à annoncer l’effondrement généralisé. Honnêtement l’article cité n’apporte rien, n’est pas scientifique et n’aide pas du tout à un débat sur ce sujet

    En attendant, à fond pour trouver des chemins qui conjuguent lucidité, responsabilité et espérance!

  4. Antoine R.

    Bonjour Thomas,

    Désolé j’ai effectivement été trop rapide à citer un article peu convaincant. La lecture de « Comment tout peut s’effondrer ? » (https://pabloservigne.com/comment-tout-peut-seffondrer/) a été le déclencheur et le prolongement de réflexions personnelles. La démarche de « collapsologie « est souvent caricaturée, mais pose pour moi des questions essentielles (et n’a pas les réponses).

    Je ne mets pas non plus Amos et Juan Branco dans le même panier… Je ne sais pas si la colère de Greta est inspirée ou non. Je voulais juste souligner que le fait qu’elle soit en colère ne pouvait pas être le seul critère de jugement.

  5. Bekeongle

    Alors là ! Les amis ! J’en ai les bras qui tombent !!!!!Car ne pas percevoir que la vie de cette pauvre fille est foutue car elle n’est qu’un instrument entre les pattes de salopards qui sont tous à genoux devant leur idole lorsqu’on les voit à la télé et qui peuvent ainsi se déclarer dans le camp des sauveurs de la planète alors qu’on connaît leur mentalité destructrice !
    Mais que l’on puisse parler de charité ou de compassion dans ce genre de scandale , c’est vraiment vouloir faire du christianisme un monde de bisounours attardés.
    Car il y a scandale , et au premier chef , de la part de ses parents qui devraient être démis de leur responsabilité, réduits à la CMU si ça existe dans leur pays et travailler ds le cadre de TIG liés au monde rural , par exemple .Scandale absolu de la part de ces gens qui ont aidé à instrumentaliser leur fille si atteinte au plan psychologique et sans doute parce qu’il y avait pour eux un intérêt financier conséquent à agir ainsi .
    Mais plus intéressant pour nous , catholiques, c’est de considérer qu’il ne pouvait y avoir meilleure égérie pour représenter au niveau mondial la folie dirigée contre l’Homme, celui qui a été façonné par Dieu pour se multiplier et soumettre la Terre.
    Ontologiquement, le catho est écolo ! C’est ainsi !
    Mais s’il l’on avait eu une jeune femme superbe à regarder, intelligente, donnant envie de la suivre sur des pistes favorables à la protection de notre Terre en luttant contre l’Homme, alors, oui , peut-être aurions-nous pu nous laisser entraîner sur un terrain dangereux .
    Mais là ??? Cette pauvre ado a une tête épouvantable et on sent qu’elle n´est pas loin du burn-out : elle fait peur et pitié !!!!
    Encore une fois : chance pour nous de voir paradoxalement confirmée notre vocation à avoir des enfants et à les faire s’émerveiller de cette Planète que Dieu nous a confiée !

  6. Elie F.

    Greta Thumberg n’est pas la seule personne à parler de catastrophe écologique. Il y a, bien entendu, de nombreux scientifiques sérieux qui le disent, mais ils sont, malheureusement, moins médiatisés que la jeune suédoise. Et accessoirement il y aussi le pape, l’auteur de l’article devrait peut-être (re)lire l’encyclique Laudato Si!

  7. Paul

    Enfin un article sujet à polémique comme Terre de Compassion a su nous en offrir par le passé!
    Si j’ai bien compris, Greta Thumberg présenterait le symdrôme d’asperger:
    Ce qui explique son rapport à la vérité unilatéral.
    Les asperger ne connaissent pas la demi mesure, et en la matière du réchauffement climatique, ils auraient peut être bien raison: soit il y a réchauffement, et il faut en assumer les conséquences, soit il s’agit d’une psychose mondiale.
    L’avenir nous le dira.
    Toute une génération a vécue la guerre froide avec le spectre d’un hiver nucléaire.
    Si le réchauffement climatique est avéré, et il semble en bonne voie, ce sont nos enfants qui devront l’affronter.
    Ils n’auront plus le loisir de tergiverser.

  8. BEKEONGLE

    Dans cette problématique, on ne peut nier que l’idéologie est centrale : elle a présidé à la création du GIEC dont beaucoup de scientifiques disent qu’il est rare de voir des hommes ayant des références de chercheurs reconnus capables de poursuivre un modèle qui a fait plusieurs fois la preuve de son inanité….
    La question du réchauffement climatique est déjà, en soi , une question qu’il n’est pas
    possible de trancher de façon aussi radicale alors que c’est devenue la doxa non négociable !!!! Et la deuxième question, c’est la responsabilité anthropique sur ce supposé réchauffement . La encore , la doxa est non négociable ( c’est le principe, me direz-vous….) et GRETA est devenue l’icône de ces deux dogmes .
    Quand on voit cette petite furie gesticuler devant des parterres de gens importants, on craint pour l’équilibre mental de ces derniers qui écoutent sans mot dire !
    Je sais de source directe qu’un scientifique français connu , absolument opposé aux deux dogmes en question , n’avait pas été invité à une réunion qui se tenait à Rome quelque temps avant la parution de Laudato si.
    Il s’en étonna , s’agita et finalement reçut une invitation : il prit son billet d’avion mais , 2 jours avant l’ouverture de ce congrès , on lui signifia brutalement qu’il ne lui serait pas possible d’y accéder !!!
    On voit par ce fait précis qu’il est bien difficile de s’opposer à la doxa…..