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Vivre avec la démence ( I ) : Les religieuses seraient-elles épargnées par la maladie d’Alzheimer ?

Les symptômes neurologiques de la maladie mais sans les conséquences : voilà devant quoi s’étonnent Andrea Eder et Kurt Langbein dans un reportage réalisé dans le Minnesota USA. Traduction d’un article résumant l’émission « kreuz und quer » diffusée le 15 octobre dernier sur la télévision autrichienne ORF2.

 

Photo : Source

 

Une surprenante étude américaine portant sur plus de 600 religieuses de l’État du Minnesota montre que nombre de celles-ci présentent certes des altérations dans le cerveau liées à l’âge, qui indiquent la maladie d’Alzheimer – mais qu’il y en a très peu qui souffrent réellement de la maladie elle-même. Dans le cadre de l’initiative « Vivre avec la démence » de l’ORF [1]pour plus de détails, voir presse.ORF.at , le documentaire « Unforgettable Nuns – Faith, Sense and Dementia » d’Andrea Eder et Kurt Langbein, [2]diffusé le mardi 15 octobre 2019 à 22h35 sur ORF 2 a fait l’objet de larges discussions dans les milieux scientifiques, notamment sur le rôle de la foi, du sens et de la communauté dans le développement de la maladie d’Alzheimer.

Une étude montre que les religieuses âgées ne sont pas atteintes de démence, même si leur cerveau présente les caractéristiques typiques de la maladie d’Alzheimer. Apparemment, leur cerveau s’est régénéré avec de nouvelles connexions. Qu’est-ce qui a rendu cela possible ? La foi, une vie chargée de sens dans le travail social, la Règle et une vie recluse associées à la coopération et l’amour du prochain mis en pratique, ou tout ensemble ?

Kurt Langbein et Andrea Eder accompagnent la vie quotidienne des religieuses dans l’Ordre des Sœurs de la Merci (Saint Jean de Dieu) à Vienne et cherchent à tirer les enseignements de ces résultats sensationnels enregistrés sur les 600 moniales du Minnesota. « L’opinion prédominante concernant la maladie d’Alzheimer est qu’il y a des dépôts dans le cerveau. Les cellules nerveuses meurent et toutes les recherches se sont concentrées sur ces dépôts », explique Gerald Hüther, chercheur sur le cerveau, qui souligne l’importance de ces résultats. « Et maintenant, une étude arrive soudainement et nous dit qu’il peut y avoir de tels dépôts dus au processus de dégradation dans le cerveau, même très prononcés, sans qu’il y ait toujours de symptômes de démence ».

Selon les dernières découvertes en neurobiologie, le cerveau est capable de créer de nouvelles connexions jusqu’à un âge avancé. Les moniales avec leur vie communautaire, leurs tâches, leur foi et leur routine quotidienne tranquille semblent avoir de bonnes conditions pour cela. Mais cela ne se limite pas à la vie monastique : « le fait que la vie ait un sens et des défis positifs durant la vieillesse contribue à ce que nous puissions à nouveau étendre ces connexions ». « Et à ce stade les politiciens doivent se réveiller, les médecins aussi, car cela signifie que si vous pouvez façonner votre vieillissement autrement, alors vous serez plus heureux et plus sain en vieillissant ».

Trailer du documentaire en allemand
Lien vers l’article original

Traduit de l’allemand par Clément Imbert

References

References
1 pour plus de détails, voir presse.ORF.at
2 diffusé le mardi 15 octobre 2019 à 22h35 sur ORF 2
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2 Commentaires

  1. Clément Imbert

    Redonner du sens. Ou bien aller le chercher là où il est, dans un amour de la réalité que nous savons signe d’un Autre. Il est beau de penser que des âmes consacrées sont données en exemple pour un des grands maux de notre temps. En voulant cependant trop vite transposer l’observation faite chez les religieuses dans des solutions politiques et médicales, n’y a-t-il pas un risque de tomber dans la présomption ? Le sens est donné dans la mesure où j’apprends à le reconnaître, je ne peux pas le créer de toute pièce.

    Romano Guardini disait : Pour surmonter positivement la crise (de la vieillesse), il faut accepter sa vieillesse, accepter la fin sans être vaincu par elle et sans la déprécier avec indifférence et cynisme. C’est alors qu’apparaît un ensemble de comportements et de qualités morales très élevés et très importants pour la totalité de la vie : discernement, courage, calme, respect de soi, volonté d’assurer la pérennité de ce qui a été vécu, de l’œuvre réalisée et de la signification de l’existence vécue. Qui mieux qu’une âme qui a donné sa vie à Dieu et vécu chaque instant dans le feu de sa consécration est en mesure d’accepter la fin sans être vaincue par elle ?

  2. Aude

    « Une étude montre que les religieuses âgées ne sont pas atteintes de démence, même si leur cerveau présente les caractéristiques typiques de la maladie d’Alzheimer.  »
    Bonjour à chacun,
    Attention à ne pas idéaliser un résultat sans bien connaître tous les éléments. Pour ma part, je travaille en psycho gériatrie auprès de personnes atteintes de démence dont un certain nombre de religieuses. Certaines le vive paisiblement et d’autres pas du tout. Je suis donc extrêmement surprise par cette phrase générale. Dieu connaît les coeurs et voit l’offrande de leur vie mais l’atteinte au cerveau peut vraiment altérer le comportement, la foi etc des religieuses que je soigne avec beaucoup de respect et d’affection d’ailleurs même si leur comportement peut parfois être difficile à cause de la maladie. Il est vrai qu’un rythme de vie bien réglé et sécurisant dans le Christ aide certainement mais pas toujours. Certaines communautés ont dû placer leurs soeurs dans notre institution car la vie n’était plus possible dans la commuanuté.
    Bien fraternellement
    Aude

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