Le match de boxe qui opposera ce soir à Las Vegas l’américain Floyd Mayweather au philippin Manni Pacquiao est historique à plus d’un titre.
Pour commencer par une donnée bassement matérielle – mais qui donnera idée de l’ampleur de l’événement – il s’agit d’un des événements sportifs, sinon l’événement sportif singulier le plus lucratif de tous les temps. Passons sur les chiffres, certes impressionants, qui justifient en partie pourquoi l’organisation de ce match fut si compliquée et repoussée indéfiniment depuis plusieurs années. Car c’est la toute première fois que s’affronteront sur le ring ces deux géants de la boxe qui jusqu’à présent ne se sont jamais rencontrés. D’un côté et de l’autre les palmarès sont superlatifs : Floyd Mayweather, dix fois champion du monde, n’a jamais perdu un seul match de toute sa carrière. Manni Pacquiao a également à son actif de nombreux titres mondiaux, qu’il est le seul dans l’histoire de la boxe a avoir remportés dans sept classes de poids différentes. L’un et l’autre ont battu et vaincu les plus grands noms de la boxe contemporaine, un seul obstacle demeure : Pacquiao pour Mayweather, Mayweather pour Pacquiao. Celui qui vaincra ce soir sera couronné le plus grand boxeur de notre ère.
Mais si les deux athlètes sont à armes égales du point de vue de leur carrière et de leur palmarès, on ne peut en revanche imaginer deux personnes plus contrastées, ce qui donne à ce match une dimension particulière. D’un côté, Floyd Mayweather qui ne cache pas sa fierté d’être l’athlète le mieux payé de la planète, exhibant volontier son protège-dent d’or et de diamant. Un monument à la force de volonté, à l’affirmation de soi, et à la gloire du succés. De l’autre Manni Pacquiao, un homme simple et souriant, amoureux de son peuple, membre élu du congrès du gouvernement philippin, désireux de servir son peuple (d’aucuns voient en lui le futur président des Philippines), marié et père de quatre enfants qui étudient à Manille, dans une école publique, sans air conditionné. Manni Pacquiao est aussi un homme de foi, amoureux du Christ, et qui ne perd jamais une occasion pour témoigner devant les antennes de télévision, comme le montrent les vidéos suivantes.
Quelle que soit l’issue du match de ce soir (vous aurez deviné en faveur de qui penche le cœur de l’auteur de cet article), il nous donne l’occasion de découvrir cet athlète extraordinaire, qui porte le sport à son sommet, non comme un instrument de pouvoir, mais comme une expression du coeur humain et de sa recherche d’absolu.
Bande annonce du documentaire Manni Pacquiao (2014)
Une interview (en anglais) de Manni Pacquiao pour CNN (publiée le 4 mars 2015).
Sur l'Equipe : 10 combats de légende (01/05/2015).
Dommage, Mayweather remporte le combat du siècle et reste invaincu (47 combats). Il lui restera à livrer le dernier combat de sa carrière en septembre. Il explique : "J’évitais le combat de près pour éviter ses coups. Mon père (qui est aussi son entraîneur, ndlr) voulait que j’en fasse plus, que j’aille au contact mais Manny est maladroit et il me fallait prendre mon temps et surveiller les ouvertures. Il a eu ses moments durant le combat, mais il suffisait que je sorte de la distance pour me mettre hors de danger. J’ai été plus intelligent. C’est un combattant rugueux, moi j’ai su utiliser ma tête. On a donné le meilleur de nous même ce soir. Manny Pacquiao est un grand champion. Maintenant je comprends pourquoi il a atteint des sommets dans notre discipline." (L'Equipe). Le monument à la force de volonté, à l'affirmation de soi et à la gloire du succès reste sur son socle. Mais peu importe, nous avons découvert ce philippin qui "vit le sport comme une expression du coeur humain et de sa soif d'absolu" et qui met sa notoriété au service de son peuple. Merci.
Celui qui sait perdre : Cbsports
Merci pour cette découverte!